J’ai voulu lire Oreille Rouge après avoir découvert qu’il y était souvent question des hippopotames. Et j’ai une passion dévorante pour les hippopotames. Ma première idée pour le titre de cette critique était d’ailleurs « A base d’hippo-po-po-pot » et puis… Bon, vous vous en fichez me direz-vous de mon inclinaison envers les hippopotames, et vous aurez raison, mais cela me permet de faire comprendre que, loin d’être une férue de récits de voyage et en ayant très peu lu, je ne possède pas vraiment de point de comparaison, et donne donc mon avis comme pour n’importe quel autre livre, parlant ou pas d'hippopotames. (Oui, j'ambitionne le record du plus grand nombre d'"hippopotames" placés en un paragraphe).
Alors j’ai découvert un livre dépaysant, défaisant les clichés que chaque bon occidentaux emporte dans sa valise lorsqu’il se rend en Afrique. J’ai découvert un écrivain de talent, au ton caustique et à la construction narrative décalée et originale. J’ai découvert qu’en deux heures de lecture, on pouvait sentir les effluves du fleuve Niger, le regard moqueur des enfants maliens sur nos « oreilles rouges » de blancs, voir les petites oreilles de l’hippopotame affleurer à la surface de l’eau (bon, je serais fichue de les imaginer dans ma baignoire, mais tout de même…). J'ai découvert que les descriptions s’étendant sur 3 pages ne sont pas nécessaires pour insuffler au lecteur un sentiment d’évasion… J'ai découvert un auteur qui nous épargne le côté paternaliste et attendri que porte souvent l'européen découvrant un peuple qui survit sans tablette tactile et lecteur mp3 incorporé à l'oreille. J'ai découvert, un peu, le Mali en même temps que ce couard d'écrivain, et c'est ma foi très agréable.
En somme, Oreille Rouge est une bonne surprise, drôle, bien écrit et qui se paie même le luxe de quelques envolées fort poétiques. Et… en plus… Ça parle d’hippopotames !!
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