En 2007, alors que sort en animation l’adaptation de l’univers d’Ursula Le Guin par Goro Miyazaki, Le Livre de Poche fait paraître en un seul volume les trois premiers tomes de Terremer à savoir : Le Sorcier de Terremer, Les Tombeaux d’Atuan et L’Ultime rivage dans une nouvelle traduction. Que du bonheur ! Œuvre majeure de la fantasy, « Terremer » met en place un monde qui se veut réaliste dans lequel la magie est une activité explicable et quantifiable, semblable à une science. Les magiciens de Terremer ne sont donc pas de doux illuminés, ni des personnages aux pouvoirs incommensurables, mais des hommes et des femmes qui doivent suivre un lent et difficile apprentissage avant d’être capables de maîtriser cette science. C’est d’ailleurs cet apprentissage du jeune Ged que nous fait suivre Le Sorcier de Terremer. Sur la base d’un récit initiatique, l’univers de Terremer se met délicatement en place, nous montrant toutes les facettes d’un monde complexe, parfaitement maîtrisé et mis en valeur par une écriture fine et sensible.
Les Tombeaux d’Atuan met en scène Tenar, une fillette qui doit devenir Ahra la Dévorée, Grande Prêtresse des Tombeaux à la mort de celle-ci. Pour cela, elle est enlevée à ses parents et doit faire face à un dur apprentissage qu’elle n’a pas choisi. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Ged devenu adulte. Les destins de ces deux personnages vont alors se lier de manière remarquable. Ce double récit initiatique montre tout le talent de l’auteur. Dans L’Ultime rivage, le monde de Terremer nous apparaît sous un angle différent puisque ce roman nous présente la lente chute des magiciens alors que leurs pouvoirs s’effritent.
S’il manque Tehanu, ultime volet de ce cycle, Terremer est un ouvrage indispensable pour tout amateur de fantasy et de science-fiction, qu’il soit adulte ou adolescent. Car Terremer est un ouvrage à classer aussi bien dans la littérature jeunesse que dans la littérature pour adultes tant il parle à tout le monde.