Le hasard d'un vide-grenier a voulu que je tombe sur la version du mythe écrite par René Louis à partir bien évidemment des textes de Béroul, de Thomas d'Angleterre, du très beau Lai du Chèvrefeuille de Marie de France et divers autres... Je ne connais pas les autres réécritures du mythe ne les ayant pas lues...
Ce qui m'a le plus étonné, et marqué, dans cette version, c'est outre qu'on a le personnage de cocu, à savoir le roi Marc, le plus naïf et le plus manipulable de toute l'histoire de la littérature, même devant Charles Bovary, ce sont les éclairs de cynisme et de perversité (qui selon René Louis dans la préface qu'il a écrite lui-même étaient dans les textes originaux !!!)...
La scène du roi observant les deux amants conscients de sa présence lors de la scène du grand pin, le serment d'Iseult, ou encore Brangien donnant en toute connaissance de cause le filtre d'amour aux futurs amants... On est loin des valeurs de la littérature médiévale et du côté un peu naïf qui peut en ressortir ; ce qui contraste beaucoup avec le reste du récit. Ce mélange des genres, loin d'être désagréable ou inapproprié donne au contraire un ensemble étonnant et prenant, insuffle de la complexité aux protagonistes et à cette histoire d'amour fou.