Une série qui se révélera être plutôt pas mal à travers ses dix courts épisodes. La série se base donc sur le jeu éponyme - moins intéressant lui mais ce n‘est pas le sujet ici. Mentionner le jeu Cyberpunk 2077 c'est surtout pour pointer le fait que même avec un matériau boiteux, on peut en tirer parfois un meilleur produit. Bon, ici on parle quand même de deux médiums différents, qui sont finalement très éloignés l’un de l’autre.
Bref, retrouver une série animée un peu adulte et mature, sans tomber dans le too much absolu, est une assez bonne surprise. Ça nous rappelle à bien des égards, les OAV nippons des séries Sci-Fi des années 80/90, toute proportion gardée. Car même si l’animation est forcément de meilleure qualité aujourd’hui, force est de constater que la DA et les couleurs ultra flashy sont un peu poussives, comparativement à la Japanimation, où le visuel était infiniment plus sobre, et qualitatif, avec une atmosphère en plus derrière très sombre et angoissante. On peut comprendre que la série essaie de coller à une certaine ambiance néons fluo rose, bleu, très factice, qui nous vient d'ailleurs de la scène Synthwave, mais là encore, c’est un autre débat et une autre histoire. Toujours est-il qu'on est dans un rendu plus Cartoon/Comics. Logique au vu du pedigree de l'oeuvre.
Pourtant les thèmes abordés sont très lourds et assez matures. Si ils mettent pas forcément mal à l'aise, ils sont au moins dérangeants. D’ailleurs on saluera au passage les quelques scènes +18 et le langage fleuri qui va avec, sans censure aucune. Par le biais de ces scènes d’ultra violence, la série 'Cyberpunk Edgerunners' nous fait entrer en immersion au cœur de Night City, mégapole complètement pourrie jusqu'à la moelle.
On appréciera plus ou moins - selon les situations - le personnage de Lucy en mode caméo du Major Motoko Kusanagi. En fait elle est littéralement calquée sur le Major. Cependant la psychée de Motoko n'a strictement rien avoir avec celle de Lucy, je pointe seulement le côté formel de la protagoniste. Mais nous n’allons pas nous plaindre pour ce petit fan service certes un peu facile. D’ailleurs toute, l’équipe des edgerunners et calquée sur la Section 9 en mode inversé. De manière générale la série semble avoir pris en point de référence "Ghost in the Shell", la série SAC et l'univers de "Blade Runner" qu'elle mixe finalement avec le jeu éponyme duquel la série animé est tirée.
Mais comme on peut s’en douter, la série finalement bien courte (10 épisodes de 25 min) n’aura jamais le temps d’explorer en profondeur toutes ses problématiques/thématiques soulevées. On passe donc quand même très vite par-dessus ces thèmes à travers un scénario fade, en égratignant très superficiellement la surface. Les personnages suivent la même trajectoire ; très peu développées, hormis le personnage principal (David) et à la marge, Lucy. Quant à l'histoire, elle est banale et n’est qu’un prétexte un peu facile pour broder autour un scénario qui peine à être cohérent et crédible, pour mettre en émulation toute cette équipe. On déplorera aussi cette romance entre David et Lucy un peu trop américanisé, en mode mélodrame larmoyant...