J'ai pleuré... deux fois...

Il est parfois de ces petits miracles qui surviennent sans crier gare, une alchimie inattendue qui se crée entre une oeuvre et celui qui lui porte attention. Alors on savoure, on vit l'instant intensément, sans que l'on s'en rende vraiment compte, mais l'inconscient, lui, en a parfaitement conscience. Une fois le miracle passé, et il passe toujours vite, on accuse le coup, on reprend ses esprits, on espère en avoir suffisamment profité, car un retour en arrière est impossible... Puis on se rend compte, avec le temps, qu'on en garde un souvenir marquant. C'est ce que j'ai eu la chance de vivre avec Erased...

Et j'ai eu beau revivre cette expérience dans ma tête, je n'arrive pas vraiment à trouver de défaut à cette série, cette histoire capable de rassembler beaucoup de monde autour d'un même fantasme : celui de pouvoir revivre certains moments de notre vie, et en particulier de notre jeunesse, tout en conservant la maturité acquise jusque là, afin de pouvoir corriger certaines erreurs du passé que l'on regrette, ou qui nous portent peut-être encore préjudice aujourd'hui. Ce rêve, que nous sommes nombreux à avoir en commun, est ici illustré sous une forme douce-amère, mélangeant la violence de certains sujets de société tabous avec le réconfort que peuvent apporter des amitiés indéfectibles, la chaleur d'un plat mijoté par une mère aimante, un paysage nocturne, une épaule... Par moment, l'humour parvient à pointer le bout de son nez, avec parcimonie, justesse et élégance. Et lorsqu'on se réveille, juste après la dernière seconde du dernier épisode, un pincement au coeur, une nostalgie, la sensation d'avoir vécu quelque chose d'exceptionnel, entouré de compagnons de route tous plus attachants les uns que les autres.

Alors on pourrait évidemment faire le pointilleux, chipoter à droite ou à gauche sur certains détails, on trouverait certainement à redire, on dénicherait quelques petits défauts sur lesquelles s'épancher. Mais en toute honnêteté, ayant tendance à être perfectionniste, si défauts ou maladresses il y a, je n'en ai rien vu, ou tout du moins cela ne m'a pas dérangé dans ce contexte précis. En tout cas, je vais éviter de m'aventurer plus loin dans tout le bien que je pense de cette série, car je trouve Erased très sensible aux spoils, et je souhaite vraiment que vous viviez une expérience similaire à la mienne.