Science sans conscience

En 2008, lorsque le pilote de Fringe nous offrait une première intrigue narrant la disparition en vol de tous les passagers d'un avion, le parallèle avec X-Files, LA série fantastique des années 90, était immédiat. Étrange, sombre et emmenée par un duo d'acteurs homme/femme (Joshua Jackson/Peter Bishop et Anna Torv/Olivia Dunham) que l'on pouvait déjà comparer à Mulder et Scully. Connaissant depuis l'intérêt de J.J. Abrams pour les hommages de qualité, on sera vite agréablement surpris de voir que la comparaison s'arrête là.
En effet, si Fringe joue la carte des phénomènes inexplicables, on est loin du complot extra-terrestre. Les 3 créateurs de la série joue plutôt la carte de la science sans conscience avec un John Noble (Walter Bishop), extra-ordinaire en scientifique tout en nuances quand il faut passer de la futilité au sérieux ou de la détresse à la folie douce.
Les énigmes sont intéressantes, prenantes, et même celles qui font une pause sur le déroulement de la trame principale nous tiennent en haleine en jouant toujours savamment sur les plus grands désirs et les plus grandes interrogations de l'homme.
Et si l'ensemble se tient, on regrettera juste une annulation de la série qui fait sentir une certaine rapidité de conclusion dans la dernière saison pourtant plus qu'honorable. De plus, petit bémol sur l'histoire d'amour entre les deux personnages phares un peu mollassonne parfois.
Quoiqu'il en soit, Fringe reste une série à voir, pour ses acteurs, pour ses énigmes et pour certains moments absolument brillants sur les univers parallèles et les lignes de temps. Une espèce de concentré de science-fiction qui nous offre en cinq saisons quelques grands moments scénaristiques et qui se permet même parfois certaines folies dans la mise en scène.