Love, Death & Robots, est une anthologie de courts métrage d'animation qui n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est la volonté de tourner autour des 3 thèmes évoqués dans le titre précédemment cité. Véritable bac à sable pour les différents studios ayant participé à l'aventure, elle propose 2 saisons de récits extrêmement divers et de qualité très inégale : c'est pour rendre justice à cette diversité que cette critique détaillera mon avis sur chaque épisode des saisons 1 & 2
[En cours de rédaction, évoluera au fur et à mesure du visionnage des épisodes, et de la motivation de la rédactrice...]
Saison 1
- S01E01 L'avantage de Sonnie (5/10)
Un bel exercice de style visuel, il est vrai. Mais passé cette maitrise technique indéniable, l'histoire est malheureusement très convenue, les personnages sans substance et caricaturaux (sans que cela soit au bénéfice de l'histoire), et le propos social (anticapitaliste et féministe) pas franchement ultra subtil ni correctement exploité.
- S01E02 Les trois robots (4/10)
Là encore, comme son prédécesseur, les 3 robots sont un bel exercice de style visuel. Là encore, il tente de faire passer un propos social (l’orgueil humain causera notre perte), et là encore, je n'ai franchement pas adhéré. Si cet épisode est indéniablement plus léger, et propose quelques blagues qui sont assez amusantes, il est aussi beaucoup trop long avec un très mauvais rythme, ne développe jamais vraiment ses idées, et a en plus une mauvaise tendance à être bourré d'incohérences (ne pas savoir identifier un chat, mais avoir la capacité d'aller chercher en direct des informations sur une ancienne console de jeu humaine ? Mouais).
- S01E04 Le témoin (8,5/10)
Un des moments de grâce de l'anthologie. Une animation au poil, un univers visuel fort, avec une belle direction artistique, et surtout une histoire qui, au delà de son petit twist final, est bien plus profonde qu'il n'y paraît. Métaphore d'un monde où tout est libre (surtout sexuellement), mais où dans les faits peu de choses sont réellement possible, métaphore d'une société uniformisée malgré un culte de l'individualité de surface, où les visages des différents personnages sont à peine visibles au delà de ceux de nos protagonistes, métaphores des relations toxiques et violentes dont on n'arrive pas à sortir... Le Témoin, au delà de sa richesse visuelle, dispose aussi d'une richesse narrative qui fait plaisir.
- S01E04 Des fermiers équipés (7/10)
Un épisode très ludique, qui contrairement à ces prédécesseurs n'a pas l'ambition d'être sérieux ou social. Distrayant, un peu émouvant à certains moments, à défaut d'être ambitieux, Des fermiers équipés est efficace, et reste un exercice de style sympa et honnête
- S01E05 Un vieux démon (7/10)
Là encore exit les propos sociaux, nous sommes dans le ludique, la rigolade, les grosses explosions, et les exercices de style (notamment les jeux de caméra). Et là encore, c'est tout à fait convainquant et efficace sur le moment, même s'il est certain que l'épisode sera tout à fait oubliable à terme.
- S01E06 La revanche du yaourt (7/10)
Alors là, nous partons tout à fait dans l'absurde le plus complet, et il est certain que cet épisode n'a pas du tout la profondeur technique ou narrative de ces prédécesseurs. Mais il a fait mouche chez moi, son rythme est très bon, et le concept reste exploité sur un temps assez court, ne laissant pas au spectateur le temps de se lasser (à l'inverse des 3 robots).
- S01E07 Derrière la faille (8/10)
Techniquement sublime, narrativement maîtrisé : que demande le peuple ? Derrière la faille est un récit qui puise à plusieurs genres, pour en retirer le meilleur. Le souffle épique de la science-fiction est brutalement coupé par de terrifiants éléments d'horreur pure. L'épisode est assez malin pour permettre au spectateur d'avoir différentes interprétations des divers évènements qui sont montrés, et implique ainsi particulièrement.
- S01E08 Bonne chasse (4/10)
Une de mes plus grosses déceptions de l'anthologie, dont je ne comprends pas l'excellente réputation. Alors que l'histoire a le mérite de posséder des thèmes très riches et intéressants, sur l'industrialisation, la fin des traditions aux profits du règne de la science, ou encore sur la colonisation, le traitement qui est fait de ces thématiques est exécrable. Dans Bonne chasse, les méchants sont très méchants, les gentils sont très gentils, les colons sont gros et dégoutants histoire qu'on comprenne bien qu'ils sont méchants (sait-on jamais), et l'histoire se résume finalement à un rape and revenge à la con, zappant toute la richesse potentielle d'une vraie réflexion nuancée et puissante sur la colonisation, qui ne devient qu'une bête toile de fond. Quant à l'animation, elle a sans doute ses charmes pour beaucoup, mais je l'ai trouvé franchement basique (sans parler de la direction artistique, à peine existante...)
- S01E09 La décharge (6/10)
Un épisode amusant, qui joue la carte de la crasse à fond de ballon, que cette crasse soit réelle ou métaphorique, incarnée par l'esprit méprisant d'un petit fonctionnaire sans autre talent que celui de regarder de haut son prochain. Cela ne va pas bien loin, mais l'exercice est suffisamment court pour distraire sans prise de tête.
- S01E10 Métamorphoses (4/10)
Un épisode techniquement irréprochable mais dans le fond chiant comme la mort, et visiblement écrit par quelqu'un qui n'a aucune idée de la façon dont fonctionne une hiérarchie militaire (ce qui a quand même tendance à nous faire sortir du récit à pas mal de moment). Alors que comme pour Bonne chasse, l'épisode avait tout pour nous proposer de belles réflexions sur le racisme ou l'impérialisme, rien n'est au final correctement exploité, préférant nous offrir des méchants soldats et des bastons de loup-garou au clair de (pleine) lune. Rien de plus frustrant que de pareilles occasions manquées...
- S01E11 Le coup de main (4/10)
C'est joli, j'aime bien l'idée de "sacrifice au Grand Tout", mais dans le fond le déroulé des opérations n'a aucun sens. Je n'ai hélas pas grand chose d'autre à en dire, si ce n'est que je suis plus ou moins certaine que les scénaristes n'ont là encore aucune idée de comment l'espace fonctionne...