Alors. J’entends bien que ce soit un hommage à Astro Boy. Juste : Quitte à rendre honneur à une œuvre qui paraissait déjà bébé-naze quand j’avais 13 ans, pourquoi garder le même niveau d’écriture ?
Ajouter des traits de film noir avec des dialogues-notices fades sans la moindre profondeur ou fulgurance ça ne fait de Pluto qu’une œuvre immature, mal écrite, qui se croit l’être. Si c’est pour proposer la même merde animée ultra-calibrée qu'on a gobée sans poser des questions jusqu’à nos 14 ans, avec en plus à l’écriture un premier degré de gamin nourri à ça et qui en a 16, je préfère mater quelque chose de créatif qui s’adresse sans posture aux enfants. Là j’appelle ça une reproduction et c’est fade as fuck.
Et qu'est-ce qu'on s'emmerde.
Soyons sérieux ne serait-ce que deux secondes : c’est construit comme les Power Rangers. Un truc attaque une personne et son garde-du-corps robot à chaque épisode. Au-delà de ça, ça brode jusqu’à l’attaque (1h par chapitre quand même) avec dialogues caricaturaux pour personnages caricaturaux. Et c’est aussi bête que facile. Pourquoi ne pas prendre de mesure de défense, en s’unissant, plutôt que d’attendre la destruction linéaire de chaque fin d’épisodes ? Surtout que c’est attendu à chaque fois à base de sixièmes sens robotiques avec un Hercule pour qui on attend impatiemment qu’on l’encule sur son île de merde à dire des trucs osef à mort.
Car, oui, en rythme et dialogues c’est plus plat que certains pays frontaliers. Mais la cohérence n’est pas en reste. On bouffe sans arrêt des phrases « Nah nah, nous les robots ne comprenons pas l’envie de mourir ou la compassion. Puis nous ne connaissons pas l’amour, le ressenti, le sens critique et le bon goût comme les fans de Pluto nah nah nah… » mais ça se contredit en permanence en fait. L’écriture est honteuse et sans finesse si le propos est juste « la douleur de la vie me rend humain et contredit tout ce que je répète pourtant toutes les quinze minutes ». Puis miskine ce robot qui en adopte un autre en disant « c’est notre fils » avec un grand sourire. Cohérence et finesse dans le cul de son grand-père Wall-E. Tout est toujours plus cringe comme le compère d’Orelsan avec une faute d’orthographe.
Illustrons le climax du malaise avec mon "moment préféré" :
Astro qui demande un stylo pour écrire un truc / Ellipse / Astro a écrit plein d'équations sur les quatre murs de sa prison / Uns scientifique arrive, analyse 20 secondes et, hop, gros yeux : " c'est une formule mathématique pour créer une bombe capable de détruire la Terre !".
Ce genre de dialogue, même le plus gros débile de SC normalement ça l'atterre. (J’ai hésité avec le moment où les animaux féroces s’évadent du zoo.)
Puis quitte à être médiocre de long en large, n’oublions pas ce final « Le Mièvre et les Abeilles ». Avec pour abeilles des larmes de robot qui bourdonnent "je fais pitié".
Il faudrait vraiment remettre en question cette hallucinante moyenne insultante pour tout ce qui est créatif et s'inspirer des astrologues : en reniant Pluto.