Saison 1 (7/10) :
Peut-être un peu lente (et encore), « The Fall » a la particularité de s'intéresser autant à la commissaire chargée de l'enquête qu'au tueur en série qu'elle poursuit. C'est souvent grave, sombre, prenant soin de ne pas trop idéaliser l'héroïne et d'humaniser un minimum l'assassin, l'interprétation tout en sobriété de Gillian Anderson et Jamie Dornan venant conforter cette impression positive. Après, l'enquête en elle-même n'a rien d'extrêmement originale et on regrette la multiplication de sous-intrigues souvent d'un intérêt mineur, mais il y a une élégance, un ton et surtout une angoisse palpable presque à chaque instant, les deux parcours se suivant avec intérêt (avec tout de même une légère préférence concernant celui du « bad guy »), l'habileté du montage faisant le reste. En espérant que la seconde saison sera du même acabit, juste un peu plus recentrée sur son récit principal.
Saison 2 (6/10) :
C'est vrai que « The Fall », sans doute encore plus que durant la première saison, a quand même clairement tendance à diluer son intrigue au maximum, et ce parfois de façon assez évidente. Du coup, on a quand même un peu de mal à se passionner constamment pour cet affrontement à distance entre un tueur en série et la Superintendant chargée de l'enquête, les scènes fortes alternant avec des temps plus longs, certes rarement inutiles quant à l'approche de l'intrigue et des personnages, mais qui pourraient être réduits de façon conséquente.
Mais il y a une raison pour laquelle je suis resté jusqu'au bout sans mal : Gillian Anderson. Pourtant, Jamie Dornan est vraiment convaincant en assassin, mais la magnifique rousse est juste... sublime. Ça n'a pas l'air de grand-chose, mais il y a toujours un regard, un geste, une expression, une démarche rendant cette héroïne ambiguë absolument fascinante. Ce à quoi s'ajoute une atmosphère étrange parfois saisissante, sans oublier une bande-originale étonnante, presque hypnotisante. Et si le dénouement semble un peu là uniquement pour amener une troisième saison qui ne semblait pas forcément se justifier, je serais de la partie, en grande partie pour Gillian (cœur avec les mains).
Saison 3 (6/10) :
Voilà, c'est fini. Entamé il y a ans, je termine enfin « The Fall », que les créateurs avaient étrangement fait continuer en proposant un surprenant (et assez opportuniste) rebondissement final. Il fallait que ça s'arrête. Des longueurs, notamment au début, on l'on sent des scénaristes à la peine pour faire tenir le récit sur une heure, même si l'idée de jouer sur une potentielle amnésie (simulée?) du tueur en série est intéressante et se révélera clairement le cœur de l'intrigue. Pas tant d'action (ce qui est assez logique, pour le coup), mais une ambiance, posée, élégante, proposant un face à face moins ambigu que précédemment entre Stella Gibson et Paul Spector.
Cela se regarde sans déplaisir ni passion. Quelques moments réussis, notamment ceux s'attardant sur l'épouse du tueur en série, d'autres sous-intrigues (la « fan » de Spector) se révélant d'un intérêt mineur. Reste ce final, à la fois un peu facile et assez troublant, ayant au moins le mérite de marquer les esprits, comme cette dernière scène volontiers mélancolique, où l'on devine la superintendante retrouver sa solitude, sa quasi-raison d'être maintenant cette enquête hors-norme « bouclée ».
Un dernier chapitre honorable, d'une violence à la fois rare et brutale, confirmant que la série aurait pu se terminer plus tôt tout en confortant le judicieux choix d'acteurs initial : Jamie Dornan est un bien meilleur assassin que futur sado-masochiste dans « Cinquante Nuances de Grey » (remarquez, il est un peu les deux ici!) et Gillian Anderson, une fois de plus superbe où l'on devine aisément, derrière la froideur, un océan de tourments.