On attend de la science fiction un minimum de crédibilité mais cette série qui ressemble à une sorte de Cosmos 1999 coréen dépasse largement tout ce qu'on pourrait imaginer de pire en matière de nullité scientifique. Attention spoiler 1 : que la quantité d'eau (puisque l'enjeu principal de la série est l'eau) puisse se multiplier sans respecter l'équivalent énergie/masse, désolé mais ça ne passe pas. Asimov dans un de ses romans (les Dieux eux-mêmes) avait imaginé une création d'énergie infinie mais au moins avait-il envisagé d'aller la pomper dans un univers parallèle. Ici les auteurs ont imaginé une molécule d'eau vampire (très goulue avec le sang de ses victimes) issue de la Lune qui se servirait de la vie organique pour multiplier son volume tant que le vivant est vivant justement. C'est dire le niveau de bêtise quasi-religieuse qui soutient l'argument.
Mais ça ne s'arrête pas là. Spoiler 2 : on va passer sur l'équipement boulonné qui lâche malencontreusement au moment le plus décisif comme si aucun technicien n'avait pu faire les vérifications minimales avant ce voyage si important vers notre satellite. On va passer sur l'utilisation de fusées à combustible alors qu'une fois arrivé sur la station lunaire, il est clair que la technologie de cette époque maîtrise la gravité depuis au moins cinq ans. Pourquoi n'est-elle pas utilisée dans et pour les vaisseaux ? En revanche, on va s'attarder sur le gigantisme de la station qui non seulement est construite à flan de falaise mais, en plus, possède des sous-sols secrets dans lesquelles poussent dans le noir le plus absolu des plantes à chlorophylle avec de larges feuilles vertes dont on se demande bien comment elles peuvent faire leur photosynthèse sans la moindre lumière.
Encore une couche ? Spoiler 3 : il y a un traitre parmi l'équipage (on finit par découvrir qu'il y en a plusieurs). Faut-il s'étonner que ce soit le copilote remplacé à la dernière minute. La ficelle est un peu grosse mais admettons. Ce qui ne passe pas c'est que la station lunaire n'a aucun moyen de communication en état de fonctionner et l'équipe qui s'y trouve bloquée, non plus. Mais c'est réparable. Il faut juste réactiver une antenne en sortant du complexe, arrêter l'alimentation générale, remplacer un module gros comme une boite à chaussure, rallumer et relancer le système. Module qui se trouve être tout en bas et masqué par le flan de la falaise alors qu'on se serait attendu à ce qu'il soit tout en hauteur et à l'air libre - si j'ose dire - pour une meilleure diffusion. Entre-temps, le capitaine, pendant qu'il rejoint le secteur dans lequel se trouve l'appareil à remplacer et puisqu'il faut bien descendre jusque là, se prend un ascenseur aussi monstrueux que défectueux sur la tête. On se demande bien ce qui a pu le décrocher. Le grotesque de la situation n'apparaît qu'au final, par comparaison, avec le portable aussi épais qu'un Notepad Galaxy 10, trouvé dans la poche du traitre, décédé (tué par une petite fille d'environ cinq ans, et non, je précise, c'est bien catalogué horreur sur Netflix pas comique absurde). Notepad qui permet de contacter la Terre directement.
Mais ça ne s'arrête pas là, comme il y a une bêtise toutes les deux ou trois minutes, la liste en serait interminable. Toutes ces âneries ont fini par m'assommer et je me suis endormi avant la fin de l'épisode 3, ou peut-être était-ce le 4, pour ne me réveiller qu'à l'épisode 6 et là j'avais complètement perdu le fil.