3ème et premier "grand" film de David Cronenberg, qui réussit le pari pas si simple de me captiver tout en me mettant mal à l'aise.
Une intro parfaite, inattendue, de violence froide et presque mécanique, ou l'on voit un vieil homme agresser sauvagement une jeune-fille, la tuer, puis lui ouvrir le ventre au scalpel avant de se donner la mort lui-même. En parallèle, une "publicité" nous vante tous les mérites que possèdent la résidence où se passe au moment même cette scène. Moi qui n'aime pas attendre indéfiniment qu'un film démarre, le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne suis pas déçue.
Le scénario tient en peu de lignes : le vieil homme est un médecin, qui se sert de la jeune-fille comme cobaye pour ses expériences en lui inoculant un parasite la désinhibant totalement. La fille en question aura le temps de contaminer d'autres personnes avant de passer l'arme à gauche et l'immeuble se retrouve envahit de sortes de zombies assoiffés de sexe.
Ce film est captivant car, alors réalisateur inconnu disposant de peu de moyens, Cronenberg réussit à fournir une oeuvre au rythme soutenu, avec des acteurs corrects et des effets spéciaux loin d'être minables en ce qui concerne les fameux parasites. A l'image du film, il sont répugnants et à forte connotation sexuelle, que ce soit dans leur forme ou dans la façon qu'ils auront d'attaquer certaines personnes.
Ce film met mal à l'aise, car là où d'autres réalisateurs essaient en vain de repousser toujours plus loin les limites pour créer la gêne et ne réussissent souvent qu'à tomber dans la surenchère, David Cronenberg frappe un grand coup en ne laissant pas de répit au spectateur : des infectés copulant dans tous les coins, une gamine d'environ dix ans qui agresse sexuellement un brave monsieur qui passait par là, inceste, homosexualité entre homme ou femme (nous ne sommes qu'en 1975)... Rien ne nous sera épargné, mais c'est ce qui fait l'un des points fort du film.
En gros,"Frissons" c'est : que se passerait-il si nous nous retrouvions tout à coup libéré de tout tabou ou entrave sexuelle ?
Et un sacré coup de maître du réalisateur canadien.