'La Chambre interdite' est un projet pour le moins illuminé : compiler et reproduire des films et des scénarios disparus, tourner avec public après des séances de spiritisme invoquant le fantôme des œuvres perdues, le tout avec un budget minimal. Le résultat final est fascinant, mais malheureusement insupportable à visionner.
Pour palier au manques de moyen, mais également pour appliquer une photographie évoquant le cinéma du début du XXème siècle, et pour imager les ectoplasmes des œuvres originales, les réalisateurs ont déployé des trésors d'ingéniosité en post-production. Montage frénétique, texte incrusté de manière chaotique, effets visuels de bobines hantés, profusion de filtres visuels : c'est un véritable festival cinématographique, mais qui laisse le spectateur éreinté au bout de 10 minutes.
De plus, le récit est décousu et se contente de compiler une vingtaine de scénettes sans queue ni tête plutôt que de véritables scénarios. Les connections sont maladroites sinon absurdes, et il n'y a de dénouement pour aucune des histoires. Passant en permanence du coq à l'âne, le rythme effréné à laquelle se succède les mini-intrigues sur près de 2 heures laissera la majorité des spectateurs sur la touche.
Certes, quelques passages propose des choses intéressantes comme la drôle de chanson de l'obsédé des derrières qui finit trépané (Udo Kier), l'absurde scénette de l'homme qui a oublié l'anniversaire de sa femme (Mathieu Amalric) ou encore la rédemption d'un fugitif (Jacques Nolot et Slimane Dazi).
Le générique d'introduction condense toutes les qualités plastiques de l’œuvre.