Merci IKEA pour le chat devant la porte
Après un assez moyen SOCIAL NETWORK, Fincher remet le couvert pour l'adaptation du célèbre best-seller suédois, qui, rappelons-le avait été déjà été adapté voilà plus de deux ans, et qui pouvait être mis dans la catégorie des films "sympatoches mais rapidement oubliés". Or, le MILLENIUM de Fincher est tout sauf ça.
La froideur qui avait tant de mal à passer avec son film précédent prend ici une tournure magistrale, à flanquer la frousse. Fincher instaure une ambiance vraiment pesante, abrupte et bien glauque comme il faut. D'abord par les péripéties initiales du personnage de Lisbeth, qui avaient bien du mal à passer dans la première adaptation, sont ici atrocement mise en scène (comprenez par là qu'on est pris aux tripes, et pas que c'est moche). Sa vie, son errance sont idéalement narrées par le réalisateur qui s'attarde sur la froideur du monde dans lequel elle évolue, indépendante et redoutable dans son monde virtuel mais faible dans le rapport avec d'autres.
De son côté, l'enquête du journaliste, froidement et sobrement interprété par Craig (là encore, il faut comprendre que l'acteur joue finement, de façon à l'aise, sans faire de zèle, mais avec une justesse sans faille), réveille les vieilles phobies d'une famille spéciale s'il en est. L'enquête qu'il mène, puis conjointement à Lisbeth, est captivante. Les 2h40 passent comme un rien et on se retrouve fasciné par le mystère de cette jeune fille qui disparait soudainement, ne laissant derrière elle que des photos mystérieuses et floues. Le travail d'enquête sur la scène de la parade me fait à chaque fois flipper (comme dans la première adaptation), avec le regard de Harriet qui dévie vers une personne inconnue en face, des frissons rien qu'à y repenser...
La note aurait pu être meilleure si les vingt dernières minutes avaient su être mieux emballées et écourtées afin de clore le film d'une superbe manière, nous laissant encore pantois devant l'étrangeté horrifiante du film.
En somme, un polar excellent, où la froideur de la caméra de Fincher peut enfin s'exprimer plus que convenablement. Et mention spéciale au générique, tout en James Bond's style.