Entendons-nous bien : réalisé et joué par n’importe qui d’autre, ce film serait surement une bouse intersidérale, et d’ailleurs, il est rempli de défauts (effets de mise en scène cheap, manque de lisibilité, esthétique bof), mais… ça fonctionne.
Scarlet Diva c’est le film en partie très autobiographique d’Asia Argento.
Elle qui ne ressemble à personne d’autre, provocante elle l’est mais force est d’avouer que ça lui va bien : charismatique, plus sexuelle que sensuelle, on détourne difficilement le regard de l’actrice-réalisatrice qui met dans ce film pèle-mêle ses peurs, ses envies, ses passages à vide, sa hargne, son amour aussi, le tout dans un mélange assez foutraque, aussi « rienàfoutr’ » que sa créatrice. Ce film c'est une mise à nu, au sens propre comme figuré.
Elle qui posséderait à peu près tout pour m’agacer réussi à être l’une de mes actrices préférées, et pourtant à part comme quand ici, elle joue SON propre rôle, elle est loin d’être la meilleure. Ce film c’est un peu ça. Ce n’est pas bon, pas vraiment, car trop exhib’, trop de scènes de cul juste pour choquer le bourgeois, trop de… trop. Mais cela reste intéressant (car on devine Asia derrière Anna) et original. La marque d’Argento Junior est là, assez lourde par moment, mais elle signe un film personnel, personne ne pourra lui enlever ça.
Je le re-dis, sans son actrice principale, le film perd les ¾ de son attrait, alors si vous ne savez pas pourquoi, regardez-le pour voir Asia se rasant les aisselles clope au bec devant son miroir, pour Asia qui venant d’apprendre sa grossesse se tape un rail lors d’une séance photo et manque de se noyer, pour Asia qui à la fin, court dans Paris, court comme une dératée pour fuir cet amour manqué… Comment ? C’est « Anna » ? Oui oui, bien sur…