Le phénomène culturel de la comédie de remariage qui avait fait l’objet d’un très large essai, À la recherche du Bonheur du philosophe Stanley Cavell trouve ici un film de synthèse (tellement un film de synthèse que Trueba te filme en gros plan la couverture du bouquin).
Le pitch très simple (un couple décide de célébrer sa séparation dans une fête avec leurs proches) est tout d’abord une très bonne idée de départ mais pour citer un des personnages c’est un film de boucle: on revient sans cesse a cette idée, on la questionne, on s’en moque (parce que c’est vrai qu’on en aurait très vite fait le tour ou vu les limites), et surtout son réalisateur s’insère pour montrer sa difficulté à rendre cette idée très pertinente. Le dispositif du film, une succession de scènes où le couple annonce la nouvelle de la fête à leur entourage trouve toujours LA petite idée: quasiment toute les manières de raconter, tout les styles et tout les contextes y passent.
À une ère où l’idée de couple ne doit plus trop être défini (est ce que c’est de l’amour? Du sexe? De la privation ?De la jalousie ? De la complicité? Un rôle social ?) mais seulement représenté comme un cas particulier (on parle tous aujourd’hui toujours d’un couple mais on ne tient jamais de discours sur LE couple et ce n’est pas mal en soi car on aura sans doute tort), Trueba décharge au contraire son film de toute explication de la rupture, pour bien signifier que l’important c’est la rupture en elle même, pas ce qui rompu.