Une "Hache pour la lune de miel" (Il rosso segno della follia, en VO) est une production italo-espagnole tournée en 1968 par Mario Bava mais qui ne sortira en Italie qu'en 1970, ce qui est déjà pas mal vu qu'à l'époque sa diffusion fut plus que confidentielle. Le film me laisse partagée tant il l'est lui-même.
Je m'explique.
Illustration parfaite du changement radical qui est en train de s'opérer dans le cinéma d'horreur à la fin des années 60, le film de Bava tire toute sa première partie vers le film de psychopathe. Notre protagoniste, le tueur donc, se rapproche furieusement d'un Norman Bates sous sédatif qui s'attaquerait à de jeunes mariées pour réussir à se rappeler le traumatisme qui lui fait justement tuer ces dernières. Enfin pour lui c'est logique hein.
Dans la seconde moitié, on bascule dans un film d'horreur plus classique, à la Hammer j'ai envie de dire, Bava revenant à une ambiance baroque digne des standards de l'épouvante de l'époque ; lits à baldaquin, revenants et tutti quanti.
Là où le monsieur est doué, c'est que les deux parties sont plutôt réussies mais malheureusement elles se mélangent mal et cela donne un résultat final plutôt maladroit.
On peut expliquer ce changement de cap lorsque l'actrice italienne Laura Betti fut retenue pour jouer le rôle de Mildred et que Mario Bava décida alors d'étoffer au maximum ce personnage ; et on le comprend, tant l'égérie de Pasolini, qui eut également tourné pour Fellini, est de par son jeu largement au-dessus du niveau global du reste du casting.
Le rôle principal est tenu par Charles Forsyth, acteur canadien qui n'apparu que dans une dizaine de films et ce n'est sûrement pas un mal vu l'inexpressivité du garçon, et on peut également citer Dagmar Lassander, coutumière de seconds rôles dans ce genre de film ou encore Femi Benussi et ses magnifiques yeux #jalousie
A noter l'auto-citation du réalisateur en faisant regarder à son tueur un extrait d'un de ses anciens films, "Les Trois Visages de la Peur" ou apparait Boris Karloff.
Tout ça pour dire que même si je lui préfère "Six femmes pour l'assassin" ou le père du slasher "La Baie Sanglante", ce film reste incontournable pour tout amateur de Mario Bava, de cinéma de genre italien ou encore, de combinaison moulante à motifs pour homme so seventies.