Top 10 Films selon Eric BBYoda

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Là, on est fantastiquement proche de la poésie absolue. Il y a beaucoup de preuves de la supériorité artistique du Muet sur le Parlant, mais je crois que "l'Aurore" est la manière la plus flagrante de démontrer aux "incroyants" combien le Cinéma des Origines fut un Art total.

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Encore une illumination totale que la découverte de ce film, pourtant sur petit écran. Une pertinence politique inégalable (certains points de vue sur ce qu'est être français pourraient d'ailleurs continuer à être pertinents de nos jours...), une générosité morale totale (chacun a ses raisons, pour Renoir), une intelligence remarquable de la mise en scène : Renoir était indiscutablement "le Patron".

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Il faut des chefs d’œuvre qui rendent heureux, aussi, non ? "Chantons sous la Pluie", c'est une pilule de concentré de bonheur. L'ami Kubrick, le salopiot, a bien essayé de nous le gâcher, mais il n'a même pas réussi...

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"Mizoguchi est Dieu", disait Daney, me semble-t-il. "Les Contes de la Lune Vague" sont alors une preuve irréfutable de l'existence de Dieu.

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Curieusement, l'un des Hitchcock "classiques" que j'ai découverts le plus tard dans ma vie, mais je crois que c'est bien ainsi, car beaucoup des angoisses et des aspirations du personnage de James Stewart dans "Vertigo" sont incompréhensibles à un spectateur trop jeune. Aujourd'hui, c'est clairement mon Hitchcock préféré, alors qu'il y a 20 ans, ça aurait été sans doute "la Mort aux Trousses".

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J'ai découvert "2001" en salle quand je n'avais que 13 ans, et j'ai été définitivement traumatisé (mais dans le bon sens du terme, ou du moins je le crois). J'ai compris en le revoyant l'autre jour, et en étant complètement époustouflé par le génie de ce cinéma, pourquoi j'ai toujours préféré les films lents, pourquoi j'aime les films qui n'expliquent pas tout, pourquoi je ne supporte pas la musique de film dans 99.9% du cinéma, pourquoi la SF reste pour moi la forme littéraire la plus pertinente pour parler de nous, etc. etc. En fait, Stanley est devenu mon guide, ma lumière, mon... père. Allez, ne mégotons pas, si ce Top 10 n'était pas classé par ordre chronologique, ce film serait à la première place !

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Je l'ai découvert quand j'avais 11 ans, en salle, à sa sortie en France, et "Il était une fois dans l'Ouest" fut une expérience extrême (esthétiquement, narrativement) dont je ne me suis jamais remis. Et le revoir une dizaine de fois ne l'a pas usé, ce qui est quand même incroyable !

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Bon, là, c'est simple. Je suis rentré dans la salle, sur les Champs Elysées, en 1983, et je suis tombé amoureux de Sandrine Bonnaire. Telle que Pialat la filmait, il était à mon avis impossible de ne pas le faire. Parce que lui aussi l'aimait passionnément, comme un père ou pas, je ne sais pas. Mais tellement d'amour, c'était bouleversant. Et ma passion pour les films de Pialat est née à ce moment-là. Et ne m'a jamais quitté (alors que celle pour Bonnaire, si !)...

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Ça va paraître étrange, mais "Il était une fois en Amérique" fut le seul film dans ma vie qui me fit poser une journée de congé pour aller le voir le jour de sa sortie. A la première séance de l'après midi dans un très beau cinéma traditionnel de Durban en Afrique du Sud (où la version projetée était en 1984 la version intégrale, européenne). Cette expérience restera sans doute pour moi l'un des plus beaux souvenirs de ma vie de cinéphile.

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Classé par la critique internationale comme le meilleur film du XXIè siècle, "Mulholland Drive" mérite absolument sa place dans le Top 10 de tout "honnête cinéphile", et ce d'autant qu'il constitue une sorte d'objet hybride entre la Série TV (d'où vient le projet initial…) et le cinéma. C'est aussi un film qui nécessite qu'on le revoie plusieurs fois, d'abord pour bien comprendre la démarche de Lynch, ensuite pour le pur plaisir.