Les lectures d'Issy

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Saul Indian Horse est un jeune Ojibwé qui a grandi au milieu de la nature canadienne. A la mort de ses parents, alors qu'il a 8 ans, il est placé dans un internat afin de gommer son identité indienne. Il trouve une échappatoire dans le hockey sur glace et devient l'un des meilleurs joueurs du pays. Il lui reste cependant à se faire une place dans un « jeu blanc » qui n’acceptera pas si facilement de voir Saul Indian Horse quitter sa réserve. L’auteur appartient lui-même à la nation Ojibwé : Richard Wagamese est l’un des principaux écrivains indigènes canadiens, et il est devenu en 1991 le premier d’entre eux à gagner un prix de journalisme national. A lire également : Sherman Alexie, James Welsh, Joseph Boyden.

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Dans son premier roman, récompensé en 2018 par le prix des lecteurs littérature étrangère, Yaa Gyasi nous relate l'histoire de l'esclavage et de la ségrégation sur huit générations. Tout commence au XVIIIème siècle, au Ghana, avec la naissance de deux demi-soeurs qui ne se rencontreront jamais et dont les destins seront diamétralement opposés. La première, Effia, épousera un capitaine anglais, et restera en Afrique, tandis que la seconde, Esi sera vendue comme esclave et partira en Amérique. Chaque chapitre parlera d'un descendant d'Effia ou d'Esi, alternant sans cesse entre les deux points de vue de l'esclavagisme : d'un côté les souffrances et la lutte des esclaves aux Etats-Unis, de l'autre la dure réalité de ceux qui ont participé à l'exploitation de leurs semblables.

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Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ?
Suite à l'effondrement d'un volcan dans la mer, la maison d'une famille est isolée du reste du monde, cernée par les flots. Madie et Pata, les parents, comprennent qu'il leur faut quitter leur îlot dans leur barque qui ne peut contenir que huit personnes. Ils doivent alors choisir entre leurs neuf enfants. Lesquels emmener avec eux, lesquels laisser dans leur maison en perdition ? Et si les trois enfants paraissant déjà les plus fragiles étaient tous désignés pour ce sacrifice ? Dans ce roman noir, Sandrine Collette instaure une tension de chaque instant. Elle nous interroge aussi sur l’Humain dans ce qu’il a de plus sombre. L’écriture est précise, ciselée, prenante. L’alternance des points de vue est extrêmement bien maîtrisée et plonge encore un peu plus le lecteur dans son questionnement : quel choix aurions-nous fait si nous avions été à la place des parents ? Ce qui est sans doute le plus terrifiant c’est de se dire que les cataclysmes et la montée du niveau des océans sont de plus en plus réels et que tout cela pourrait donc bien arriver … Un roman dont on ne sort pas indemne.

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Pierre Jourde est écrivain. C'est aussi le père de trois magnifiques garçons. En 2013, à 19 ans, son fils Gabriel est atteint d'un cancer rarissime. Il meurt à 20 ans, onze mois plus tard. Dans ce récit qui porte le titre d'une œuvre de son fils musicien, Pierre Jourde livre un texte poignant d'une grande simplicité, le deuil d'un père face à l'inacceptable.

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Isabelle Nadolny a de nombreuses cordes à son arc : bibliothécaire à la BNF, tarologue et conteuse, elle propose dans cette Histoire du tarot une étude magnifiquement illustrée sur les origines graphiques et symboliques de ce jeu, ainsi que sur son orientation divinatoire. Un beau livre de collection, tout à fait unique dans le paysage éditorial français, qui plaira autant aux connaisseurs qu'aux curieux.

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Un fils se confronte au corps abîmé de son père, un corps usé par sa condition sociale, détruit par le travail. Face à lui, il évoque les épisodes de son enfance entre scènes d’amour et de violence, dans un milieu rural populaire.
Dans ce récit percutant, le politique rejoint l’intime et l’auteur dresse la liste de ceux qu’il tient pour responsables du délabrement du corps de son père. Il nomme ceux dont les réformes ont impacté directement les plus démunis, provoquant injustices et tragédies.
Qui a tué mon père n’est pas une question mais une accusation.
Une lecture poignante.

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Le réalisateur et photographe Wim Wenders se livre à un exercice d'admiration. Il a rassemblé 17 textes, rédigés entre 1969 et 2014, sur les artistes qui l'ont marqué. Nous déambulons avec lui dans son musée imaginaire. Wenders est un essayiste élégant, un regardeur éclairé et un "collectionneur" avisé ; il y a des Cézanne, des Hopper, des Wyeth et un important département de cinéma.

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Vous ne verrez pas se tourner les 826 pages de ce roman à la limite du documentaire qui traite du narco-trafic entre les Etats-Unis et le Mexique de 1975 à 2000. Voilà une fresque éblouissante dont James Ellroy a dit qu’elle est « une vision grandiose de l’Enfer et de toutes les folies qui le bordent ». On y rencontre des personnages hauts en couleur : agent de la DEA, parrains de la drogue, et même un archevêque et une call-girl de haut-vol. Tous y jouent une partie mortelle dont la justice est bannie.

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Ce recueil nous offre 130 très courts récits dans lesquels, des crimes sont avoués et justifiés de manière lapidaire par leur auteur, Max Aub, fer de lance du surréalisme espagnol. Pépites de l’humour (très) noir, d’une drôlerie ultime et toujours équivoques, ces récits sont surtout exemplaires par leur dimension surréaliste et du fait de l’incongruité des actes perpétrés sur la base de motifs dérisoires – petites vexations, emportements d’envieux ou frustrations -, et justifiés ici par les assassins sans la moindre parcelle de culpabilité. Ces « crimes exemplaires » ont remporté le Grand Prix de l’humour noir en 1981.

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On connaît Fabcaro pour ses BD hilarantes, en particulier Zaï zaï zaï ou Moins qu’hier, plus que demain. Le voici auteur d’un court roman mettant en scène Adrien coincé pendant un repas de famille entres ses parents, sa sœur et son futur beau-frère. Ce dernier a l’idée incongrue de lui demander de faire un « petit discours » pour leur mariage. Voilà le pauvre Adrien paniqué, d’autant qu’il est lui-même en pleine rupture avec sa petite amie et attend désespérément qu’elle réponde à son dernier texto. Tout le roman se passe pendant ce repas où la communication se révèle impossible entre les membres de la famille. Et au gré de flash-backs, on découvre les événements qui ont amené Adrien à avoir sur la vie un regard désabusé mais plein d’un humour féroce sur lui-même et sur les autres.

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Avec une écriture impertinente, absurde, fantasque, drôle et douloureuse, Roland Topor pose les fondations d’une histoire délicieusement noire et aberrante. Trelkovsky, jeune homme calme, poli et timide emménage dans un petit appartement dont l’ancienne locataire vient de se suicider. D’emblée, le jeune homme suscite l'hostilité de ses voisins. Le moindre bruit lui vaut aussitôt des remontrances, mais également d'étranges comportements : coups anonymes à sa porte, regards inquisiteurs, injures, etc. De quoi sombrer dans la paranoïa... Au fur et à mesure de l’histoire, Trelkovsky est persuadé que ses voisins le harcèlent et le persécutent. Faisant tout pour devenir le moins visible et audible possible des autres occupants de l’immeuble, il tombe peu à peu dans une sorte de folie. Le lecteur est amené à s’interroger sur la véracité des persécutions, sur la réalité des visions de Trelkovsky. Et si la précédente locataire n’en était pas arrivée au suicide par hasard ? Réalité ou fantastique ? Au lecteur de se faire sa propre idée au fil de l’ouvrage, jusqu’à la chute … Un véritable conte fantastique et cruel.

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En août 1944, Saint-Malo est pilonné plusieurs jours. Une jeune Française et un soldat allemand sont piégés dans la cité en train de s'effondrer. C'est le climax où convergent les trajectoires des personnages. Le récit débute dix ans plus tôt. Nous suivons l'enfance parisienne de Marie-Laure, aveugle, qui connaît le Muséum dans ses moindres recoins, et celle de Werner, orphelin, en Sarre. Marie-Laure et son père se réfugient à Saint-Malo en 1940. A cette date, Werner se trouve dans une école paramilitaire nazie et ne tardera pas à être envoyé sur le front russe. Cette œuvre n'est ni un roman sentimental au dénouement convenu, ni une épopée guerrière triomphale. C'est un récit de survie, physique et morale, pendant une période sombre.

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Le Problème à trois corps est le premier volume d'une trilogie de hard SF révolutionnaire. Les titres suivants sont La Forêt sombre et La mort immortelle. L'histoire débute durant la Révolution Culturelle en Chine et s'achève 19 milliards d'années plus tard. Toute la problématique de l’œuvre tourne autour des civilisations extra-terrestres. Alors que les humains cherchent des traces de vie dans l'univers, comment savoir à quelle nature de civilisation ils auront affaire ? Pacifiques ou guerriers, envahisseurs ou se dérobant à toute communication, plus avancés technologiquement ou totalement rétrogrades ? Au fil de ce récit digne de la Voix lactée, l'auteur enlace les possibilités, ouvrant des perspectives inouïes tout en utilisant des techniques d'écriture variées : contes, chroniques, compte-rendus gouvernementaux. Laissez-vous tenter, malgré quelques lourdeurs d'écriture ou de traduction, par ce roman magistral, première œuvre de SF chinoise à avoir reçu le prix Hugo en 2015.

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Des années 50 à nos jours, la vie de Dora et Ruth nées le même jour au même endroit. Pourquoi, malgré leurs différences, les deux jeunes femmes, emportées chacune de leur côté dans leur propre vie, étaient-elles liées, comme par un fil invisible? Une formidable immersion psychologique dans ce dilemme filial. Une chronique familiale à deux voix qui est aussi l'évocation de l'Amérique de cette époque à travers la vision de personnages réalistes, aux prises avec les doutes de leur vocation et de leur avenir. Tout public.

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Syffe, orphelin aux origines mystérieuses, recueillis à la ferme Tarron avec trois autres compagnons, grandit à Cornes Brume. Il vit de petits vols et de petits boulots jusqu'au jour où il entre au service du seigneur local. Syffe, qui n'a que huit ans au début du récit, va être brusquement confronté à la dure réalité de la vie d'adulte.
L'intrigue se déroule dans un univers moyenâgeux très réaliste. Il s'agit d'une fantasy très discrète, où les bêtes fantastiques sont des légendes tristes, où les sorciers sont des mythes et où les rêves cachent bien des mystères. Une très belle écriture, fine et poétique.
L'enfant de poussière est le premier opus du cycle de Syffe, prévu en sept tomes. Le deuxième volume, La peste et la vigne, déjà paru, est une belle réussite également et augure bien pour la suite !

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Un jour, Rinco rentre chez elle et trouve l'appartement complètement vidé. Son compagnon l'a quittée et a pris la fuite. Choquée, elle perd la voix et décide de retourner vivre chez sa mère, dans la campagne japonaise. Particulièrement douée pour la cuisine, elle se lance dans l'ouverture d'un tout petit restaurant, où elle accueille les clients et cuisine pour eux des plats sur mesure selon leur histoire et leurs chagrins.
Ce roman, plein de belle nostalgie et d'amour, laisse un voile de douceur sur le cœur. L'écoute de l'autre, la créativité, le respect pour la nature et l'art de nourrir le cœur comme l'estomac sont les thèmes au centre de ce joli moment de littérature.

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Prix Goncourt 2018 mérité, ce roman s'attache à raconter des adolescences de la fin du XXe siècle dans une région qui a été laminée par la fin de l'industrie lourde. Anthony a 14 ans en 1992, nous le quitterons à 20 ans. Comme ses copains, comme son amour sans espoir, comme ses ennemis, il ne veut qu'une chose : quitter Heillange. Malgré les essais divers de chacun, le poids social est si pesant que n'y parviendront que ceux nés en haut de l'échelle. Emballés par la jeunesse, la fougue, le désir d'amour et d'ailleurs de tous ces jeunes, portés par une langue sensible, on échoue dans le faux-semblant d'unité de la victoire des Bleus en 98. l'auteur excelle à exposer brièvement au fil du récit les résultats de la mondialisation. Ce pourrait être un livre tragique mais l'écriture est si vivante, juste, honnête qu'on dévore le livre d'une traite.

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A 36 ans, Keiko Furukura est caissière depuis dix-huit ans dans un konbini, supérette japonaise ouverte sans interruption. Sa famille s'inquiète qu'elle ne soit pas mariée et peu encline à évoluer sur le plan professionnel. Shiraha, 35 ans et également célibataire, est embauché. Ces deux solitaires imaginent un stratagème afin d'apaiser leur entourage.
Ce roman très court et d’une lecture agréable, d’abord paru sous le titre « Konbini », a reçu le Prix Akutagawa 2016, équivalent japonais du prix Goncourt. Sous couvert d’une histoire qui peut sembler de prime abord banale et sans réel intérêt, le roman est une critique acerbe de la société japonaise actuelle. Une femme de trente ans ne doit pas être célibataire et sans enfant, elle ne doit pas travailler à temps partiel, sous peine de se voir rejeter par la société. Pareil pour un homme. Alors les deux personnages vont tenter de répondre aux injonctions de la société pour s’apercevoir que tel n’est peut-être pas leur destin… Keiko renoncera-t-elle finalement à se plier aux conventions de la société pour se sentir de nouveau elle-même ou choisira-t-elle de rentrer dans le moule que lui imposent la société et ses proches ? Mais, au fond, a-t-elle vraiment le choix ?

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Le gouvernement le dit : un virus mortel pour l'homme a contaminé les animaux. Ils sont tous tués. Les scientifiques le disent : attention aux carences en protéines, il faut trouver de la viande. La population accepte. Elle s'habitue à l'idée que la nouvelle viande vient d'humains, qui ne sont pas de vraies "personnes avec un nom". La plupart du temps. Marcos travaille à l'abattoir. Il manie parfaitement le vocabulaire précis qui dissimule l'atroce réalité. La réalité que veut nous montrer l'autrice, c'est que nous faisons actuellement aux animaux ce qui est fait aux humains dans son roman. Par un aller-retour entre fiction et réalité, elle suscite notre empathie et notre dégoût et pousse l'imaginaire dans un domaine tout à fait crédible et horrible. Un roman coup de poing, nécessaire et acide, réservé aux cœurs bien accrochés...

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Zoe et Jake passent des vacances d'hiver idylliques dans les Pyrénées, amoureux comme au premier jour. Mais ils sont pris dans une avalanche et n'en réchappent que miraculeusement. À leur retour, ils trouvent le village et leur hôtel déserts, sans âme qui vive. Sans doute la zone a-t-elle été évacuée : passé l'euphorie de s'en être miraculeusement sortis, ils tentent de partir coûte que coûte. Mais, mystérieusement, chaque tentative de sortie les ramènent au village où, curieusement, le temps semble s'être ralenti. Pris par l'aspect fantastique de ce roman poignant, vous serez éberlués par une fin inimaginable !

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Stephen King lui a rendu hommage dans nombre de préfaces. Peu connu en France aujourd'hui, cet écrivain né en 1917 à Chicago est entre autres l'auteur de Psychose, paru en 1959 et adapté au cinéma par Alfred Hitcock l'année suivante. L'oeuvre qui nous intéresse ici est un recueil de nouvelles car à l'instar de Richard Matheson, Bloch faisait preuve d'une imagination hors du commun pour placer le fantastique, le bizarre, l'horrible au sein du quotidien le plus banal en l'espace de quelques pages. Des micro-lectures au plaisir délectable.

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On pourrait croire que Philippe Guillard écrit sur le rugby alors qu'il nous parle de la vie. De l'amitié entre les hommes partis en tournée, de la frustration de l'ailier oublié le long de la ligne de touche ("Jouer à l'aile, c'est accepter d'être à l'extrémité. Un destin. Petit déjà, à la cantine, j'étais toujours en bout de table. Les plats arrivaient vides"). De cette jeune vedette dépassée par un vétéran sur le retour aux chants des enfants dans le car du dimanche. La plume court au long de ces nouvelles avec tendresse et drôlerie, croquant des histoires aux surprenants rebonds. Grand prix de la Littérature sportive.

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"Sweet soul music fait partie du top 5 de mes livres favoris" (Rob Fleming, dans Haute Fidélité de Nick Hornby). Un pavé certes, mais quel pavé ! Zélateur acharné, Peter Guralnick s'est mis sur la piste des fondateurs de l'authentique soul sudiste et offre ici une véritable bible accessible tant aux néophytes qu'aux mélomanes confirmés. Les artistes majeurs tels que Sam Cooke, Solomon Burke et Ray Charles bénéficient d'une biographie fouillée et le label Stax se voit étudié sous toutes les coutures, de la création familiale à lavènement en passant par les premiers succès (William Bell notamment). En fin d'ouvrage on trouvera une bibliographie impressionnante ainsi qu'une discographie, judicieuse pour approfondir la découverte de cette musique de l'âme. A lire également : "Memphis" de Florent Mazzoleni.

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Sonja, choquée par son expérience d'infirmière militaire en Afghanistan, n'a plus de lien avec sa famille. Elle se déplace et vit dans un van. Elle rencontre ainsi Pierre, Sabine et Abbes. Ils rêvent tous d'un avenir meilleur. Les personnages dont il narre les histoires sont abimés par la vie, vont se rencontrer et tenter, tant bien que mal, de se reconstruire. Destin tragique pour certains. Destin incertain aussi. L’écriture est sèche, brute, minimaliste, comme le sont justement ces personnages et leurs vies. L’emploi de la seconde personne du singulier alternant au gré des pages avec la troisième personne donne encore plus corps à cette ambiance tendue. Ce « tu » semble parfois s’adresser au lecteur, parfois c’est le personnage lui-même qui se parle. Là encore, cette confusion des personnes utilisée pour l’écriture retranscrit bien la confusion même des personnages et de leurs esprits. Un roman âpre dont il est difficile de se défaire.

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Un comptable se réfugie la journée dans ses chiffres et la nuit dans un bar où il retrouve depuis dix ans les mêmes amis. Le visage protégé par une écharpe, on ne sait rien de son passé. Pourtant, un soir, il est obligé de se dévoiler. Tous découvrent qu'il a été défiguré. L'homme commence à se raconter. Léger et aérien en apparence, ce récit devient le roman d'un homme qui se souvient et survit – vivante et poétique incarnation d'une nation qui survit aux traumatismes de l'Histoire.
Si la lecture de ce roman commence comme une entrée dans la folie d’un personnage, on se rend vite compte que derrière ce masque se cache l’envie d’une reconstruction si ce n’est physique, à tout le moins psychologique. Gilles Marchand, dont c’est ici le premier roman, dispose d’une très belle plume et d’un véritable don pour l’écriture poétique et en particulier dans la description de la solitude. Le pouvoir d’évocation des mots suffit pour faire passer au lecteur tout un panel d’émotions. Si l’écriture est fluide et légère, le propos du roman n’en est pas moins grave. L’auteur, par son imaginaire et sa finesse d’écriture, est un digne héritier de Boris Vian.

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Un sujet encore peu étudié en profondeur, à l’heure où les tournées internationales d’orchestres spécialisés dans la musique de jeux vidéo remplissent régulièrement les salles. L’auteur présente un historique précis, des créations sonores en 8-bits aux symphonies de poche actuelles, fruits de l’inventivité d’artistes tels que Koji Kondo (Super Mario Bros, Zelda) et Nobuo Uematsu (Final Fantasy). Il note également un effacement des frontières traditionnelles avec la participation de musiciens comme Joe Hisaishi, Cœur de Pirate ou Ramin Djawadi qui n’hésitent pas à se prêter au jeu.

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Il va mourir dans quelques mois. Dans le vieil hôtel où l’entraîne son périple désespéré, il est séduit par le portrait d’une actrice qui vécut à la fin du XIXème siècle. Intrigué, il se documente sur sa vie, et peu à peu la curiosité cède le pas à l’admiration, puis à l’amour… Un amour si puissant qu’il lui fera traverser le temps. Principalement connu du public pour le mémorable « Je suis une légende », Richard Matheson nous conte ici une histoire d’une rare force émotionnelle.

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« L’important ce n’est pas destination, c’est le voyage » disait Robert Louis Stevenson. Et en musique comme ailleurs, rien de mieux que les itinéraires bis pour découvrir et apprendre. On se tient ici loin de l’autoroute Beatles, du boulevard Pink Floyd ou de la station Bob Dylan : à ces incontournables si souvent ressassés, l’auteur préfère les seconds plus obscurs mais souvent cités en influence, « aventuriers fragiles et amateurs d’embardées telluriques ». Plaisantes et richement documentées, ses chroniques d’une page clament son amour de la princesse folk Linda Perhacs, des producteurs esthètes de Sagittarius ou du blues furieux de Captain Beefheart. Vous trouverez là de quoi fouiner encore plus agréablement dans les bacs à CD de votre médiathèque favorite.

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L'armée des Possédés a mis le monde à feu et à sang sans que nulle force ne puisse s'y opposer, le lien unissant les mages et les dragons s'affaiblissant chaque jour un peu plus. Porteur d’un nom maudit, le jeune Falco Danté suit ses amis à l'Académie de la guerre, une école d'excellence sur laquelle compte la Reine pour repousser les Possédés. Entendons-nous bien, Mage de bataille n’a rien d’original. On a ici un roman de fantasy d’apprentissage où l’outsider devient sauveur à son corps défendant, où le scénario coche toutes les bonnes cases sans chercher à dévier d’une ligne définie. Mais la plume de l’auteur en fait une lecture difficile à lâcher, entre personnages simples mais attachants et formidables descriptions de batailles. L’équivalent littéraire du pyjama moelleux et des chaussons assortis, soit une excellente lecture loisir.

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Lorsqu’un passionné de rock découvre par hasard le secret du voyage dans le temps, il ne s’en sert pas pour gagner aux courses ou empêcher l’assassinat de Kennedy. Il va tenter de rendre le monde meilleur à sa manière, en influant sur l’histoire de la musique pour faire naitre les disques perdus, de Smile à Celebration of the Lizard. Mais on ne se frotte pas à des figures telles que Jim Morrison ou Brian Wilson sans risques de s’y perdre, et les dangers vont croissant. Au-delà de son propre rapport à la musique, le narrateur devra faire face à sa propre psyché. Roman récompensé par le World Fantasy Awards 1994.