Les meilleurs films de 2024 selon Aude_L

Annotation :

La séance la plus folle de l'année (on pensait voir "un film ennuyeux de plus" dans cette édition molle du Festival de Cannes : oh mes aïeux, quelle bonne claque dans la gueule). Du Dorian Gray au féminin, du Aerobic Killer, du body-horror à l'ancienne et fait mains (ambiance Cronenberg), une séquence hallucinatoire de gros plans "fesses et boobs" de Margaret Qualley avec la chanson "PUMP IT UP" à fond les baffles, une critique de la manipulation sociétale des femmes (sois belle et tais-toi), une Demi Moore explosive et déchirante à la fois, et du fun, et du gore, et encore du fun... Mais que voulez-vous qu'on fasse, nous ? Évidemment, que c'est notre #1 !!!

Annotation :

Une comédie musicale en espagnol avec des actrices enflammées et passionnées, dont le destin de chacune nous brise le coeur au plus profond, et qui n'oublie pas de tirer une balle grand calibre dans la poitrine du trafic de stupéfiants qui mutile un pays tout entier. L'affiche a tout dit, et qu'on se rappelle de la révélation sidérante Karla Sofia Gascon (allez, un petit Oscar, c'est pas de refus), de l'endiablée Zoe Saldana (qui mériterait aussi un prix, damned... Un petit prix collectif, comme à Cannes, c'est pas possible ?), ou de la viscérale Selena Gomez (très courageuse de tenir le rôle avec ses problèmes de santé, ce qui se ressent dans le film : elle donne tout). Jacques Audiard aime (et comprend) les femmes, compatit à la détresse du Tiers-Monde avec une sincérité désarmante, et n'oublie pas de faire un film moderne, dynamique, et dont beaucoup de mentalités ont besoin. Un film nécessaire dans tous les sujets qu'il défend.

Annotation :

Vous n'en aurez probablement jamais entendu parler, mais Madame Hofmann est certainement le film le plus humain et empathique de l'année. Dans ce documentaire, on suit la dernière année de service de l'infirmière Hofmann, qui officie dans les soins palliatifs de l'hôpital Nord de Marseille, accompagnant au quotidien la famille du patient pour qu'elle accepte le décès qui approche, aidant ledit mourant à se préparer à accueillir ce dernier moment avec moins de terreur et de tristesse. Après 43 années à "faire de son mieux" (n'allez surtout pas lui dire qu'elle est extraordinaire, dans un corps de métier tellement dur psychologiquement que la moyenne d'abandon de poste est de... six mois, car la Dame est modeste), voilà que c'est l'heure de raccrocher la blouse bleue, et l'émotion est (très) présente, les souvenirs des patients reviennent, les familles qu'elle a marqué ne sont pas loin... Oui, vous allez pleurer, car ce documentaire déborde de vie (étonnamment), d'aide désintéressée, de compassion et d'humanité. Une immense baffe qui fait du bien.

Annotation :

"Encore une réinterprétation du mythe de Frankenstein ? Mais il reste encore des choses nouvelles à dire, dessus ?"... Eh bien oui, Yorgos Lanthimos a trouvé la faille pour faire de l'inédit, avec ce Pauvres Créatures qui mixe (donc) conte gothique classique, féminisme moderne, une Emma Stone hallucinante de maîtrise, une scène de danse instantanément culte, des costume fous, des décors dingues, une musique dissonante et fascinante, un peu comme l'entièreté du film. C'est fracassé, mais incroyablement, élégamment, joliment, fracassé.

Annotation :

Un concentré de tendresse, d'humour, de références à la floraison sexuelle des ados, au malêtre et à la dépression, sans oublier une mise en scène très belle, des jeunes acteurs fusionnels et une fin qui fait soupirer de bonheur. Un bonbon à croquer d'urgence.

Annotation :

Du vrai cinéma. La nouvelle version du Comte de Monte Cristo est pleine de vie, d'action, de beaux costumes, de musique soignée, emportée par un Pierre Niney comme jamais transcendé par son personnage, avec des répliques qu'on boit goulument, et une intrigue qui nous fait ouvrir grand les yeux jusqu'au final très (très) attendu. Cela faisait longtemps que le cinéma français ne s'était pas rappelé de faire un film d'aventures pour le cinéphile, le simple curieux, l'enfant, la personne âgée, avec toujours la même envie.

Annotation :

Comme le premier opus, la suite de Dune est toujours un concentré de qualité, d'effets spéciaux les plus propres du marché, d'un casting mille étoiles, et d'une histoire qui se suit avec grand intérêt. On l'aurait mis nettement plus haut, s'il n'y avait pas eu quelques facilités (visibles surtout si vous avez lu le livre), mais autrement, Dune 2 est un très grand film à ne pas manquer !

Annotation :

Vous aimez No Country For Old Men ? LaRoy est le petit cousin sympa de ce chef-d'oeuvre, toujours aussi dröle (le gars débile est notre personnage préféré), avec des rebondissements sur les coulisses de cette chasse à la mallette, et n'oublie pas d'être très divertissant. Vraiment sympa, et tiens très bien le revisionnage.

Annotation :

Le paquet de Kleenex y est passé, mais qu'est-ce qu'elle est belle, cette histoire... Le tout petit roman (sous forme de conte, carrément inadaptable tel quel) éponyme a trouvé son réalisateur-dessinateur parfait en la personne du touche-à-tout Michel Hazanavicius, qui a su garder cette note d'espoir qui faisait le charme du livre. Cette envie de regarder toujours vers le rayon de soleil dans les moments les plus obscurs de l'Histoire, de ravager la haine de son prochain par le sourire d'un bébé gazouillant.

Annotation :

Beaucoup de stress, un coup de gueule viscéral contre un système d'esclavage moderne (et totalement légal, une honte !), et des acteurs au-delà de la performance (ils nous ont scié, autant la traductrice que le manager, et chaque employé dont le visage et le destin atroce nous reste gravé en tête), Dissidente est un film dont on ne se remet pas. Comme un coup de poing au creux du ventre, il sait taper là où ça fait mal, et on ne doute malheureusement jamais que chaque parcours d'employé est tiré d'une histoire vraie recueillie par le réalisateur. Glaçant.

Annotation :

Du film de mafieux qui se lattent la tronche en voltigeant (on peut revoir la séquence du coiffeur ? C'est démentiel), avec pour une fois des sentiments (le boss veut aider le poulain à se sortir du cartel, car il se reconnaît en lui : pour une fois, ce ne sont pas "que des gens méchants et cruels"), avec des effets spéciaux propres, des acteurs qui s'amusent, et une certaine passion pour le grand divertissement de cinéma. Très généreux.

Annotation :

C'est pop, c'est drôle, c'est joyeusement décadent (les plans du smoothie qui coule langoureusement sur les muscles : la pub Coca Light au féminin), et le binôme d'actrices est vraiment investi. On n'a rien compris à la fin, mais tout ce qui précède (c'est-à-dire un film entier) est tellement conscient de mettre un coup de pied dans la fourmilière, avec un sourire de petit c*n, qu'on adhère vraiment à fond.

Annotation :

Malheureusement rattrapé par l'actualité (il est conscient à chaque plan d'être le biopic d'un Président qui vient, et se sait tellement en danger par avance, qu'il ne fait pas la critique à moitié, quitte à être censuré, autant le faire à fond), porté par son binôme Sebastian Stan (glaçant) et Jeremy Strong (finalement déchirant). Un biopic de l'ombre qui déterre pas mal de dossiers immoraux, ce qui lui assure sa très prochaine disparition sur le territoire américain, aussi, il est important de le voir maintenant.

Annotation :

Ah l'amour, le vrai, celui qui fait faire des énormes bêtises, qui ne s'oublie jamais, qui ne s'arrête pas de hanter les souvenirs et le présent des deux amoureux... Gilles Lellouche, en plus de savoir (très) bien tenir sa caméra, prouve qu'il a tout compris aux histoires tragiques d'amours impossibles, comme un bon dramaturge, et nous livre ce puissant film qui reste en tête autant qu'un premier béguin.

Annotation :

Un parcours de femme forte inspirant, qui fait découvrir des coulisses méconnues de célèbres photos historiques (dont le contexte est en fait aussi intéressant que le contenu lui-même du cliché), une Kate Winslet en grande forme, de bons rôles secondaires, deux magnifiques twists à la fin (on s'est fait avoir sur les deux, en beauté) : Lee Miller est un très solide film.

Annotation :

On ne respire plus, dans cet interrogatoire qui n'en finit pas, qui nous perd dans les méandres (en travaux, bruyants, stressants) d'un couloir d'aéroport, qui met le doute sans arrêt sur les véritables motivations du voyage de ce couple, nous retourne le cerveau comme une crêpe, et nous achève dans une dernière réplique qu'on n'a pas vu venir. Maestria de mise en scène et d'écriture.

Annotation :

Un frisson glacé vous court dans le dos tout le long de cette plongée cauchemardesque dans les coulisses des femmes appâtées par le régime terroriste pour être des bonnes épouses et des poules pondeuses, au cerveau lavé, aux droits évidemment réduits à néant, et au retour dans le pays d'origine "étonnamment compliqué"... On a beau avoir envie de mettre un petit 42 au derrière de ces filles embrigadées (et contentes de l'être) au début du film, on ne peut s'empêcher de compatir à l'heure de la désillusion, et de vouloir quand même que celles qui se sont enfin réveillées mentalement, se fassent la malle... Rabia, cela signifie "rage", et c'est tantôt la rage de voir les soldats réussir à appâter des esprits influençables aussi facilement, mais aussi la rage de vouloir que les filles "désillusionnées" survivent, en tout cas : une énorme colère toute rouge que ce système fonctionne.

Annotation :

Trois enfants qui doivent grandir, trop vite, quand le frère ex-taulard de l'un d'eux revient en ville et remet la pagaille jusque dans leur amitié pourtant infaillible. Une histoire de "frère de coeur", plus que de simples amis, qui est gorgé de notre propre expérience, nostalgie, souvenirs de nos copains, tant la toile blanche que dresse Michaël Dichter (et son trio d'acteurs génial) donne envie d'y peindre le film que l'on veut aimer. Très (très) sympathique.

Annotation :

Etre père, c'est quoi, au fond ? Les Frères Larrieu livrent une comédie dramatique tout en finesse sur la paternité, sur la séparation inéluctable d'un enfant et de son père adoptif, mais sans jamais diaboliser aucun parti de cette tragédie. Karim Leklou est stupéfiant d'émotions.

Annotation :

Le meilleur des trois films, qui pioche dans le bon vieux giallo, le modernise en y collant une belle BO ultra-entraînante, une Mia Goth déchaînée, et une bonne dose de "y'en a marre que les filles soient les victimes à grosses poitrines" (le plan "castagnettes écrasées", on ne s'en remettra probablement jamais), une bonne surprise, pas sans défauts, mais qui s'éclate (alors on s'éclate avec elle).