40 films
créée il y a presque 11 ans · modifiée il y a 9 moisRashōmon (1950)
1 h 28 min. Sortie : 18 avril 1952 (France). Policier, Drame
Film de Akira Kurosawa
Morrinson a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
L'Expédition du Kon-Tiki (1950)
Kon-Tiki
1 h 17 min. Sortie : 23 avril 1952 (France).
Documentaire de Thor Heyerdahl
Morrinson a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
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... sa vitesse. Les astuces omniprésentes, pour mesurer la vitesse du bateau en connaissant sa longueur, pour construire une cage sous-marine à l'aide d'un panier pour résister aux attaques des requins. Le petit-déjeuner servi directement sur le pond de l'embarcation, au réveil, en ramassant avec une poêle tous les poissons-volants échoués là durant la nuit. Un perroquet embarqué avec eux, particulièrement curieux et amateur de mets marins, qui parlait l'espagnol avec un certain accent portugais et qui disparu emporté par une vague. Les découvertes piscicoles incessantes, des immenses requins-baleines au plancton à peine visible mais extrêmement nourrissant. L'ultime difficulté, insoupçonnée, au niveau de la barrière de corail battue continument par les vagues et rendant l'accostage périlleux. On imagine sans peine l'état second dans lequel ils devaient tous se trouver, en foulant la terre ferme et le sable fin, pour la première fois en plus de trois mois. "We were never really bored."
Des aventures de cette envergures, le cinéma nous en avait déjà gratifié, déjà, à l'époque. Celle de Ernest Shackleton, à la conquête du Pole Sud de 1914 à 1917, racontée dans South, de Frank Hurley (1919). Celle de Robert Falcon Scott de 1910 à 1912, avec exactement le même objectif, en concurrence avec Roald Amundsen, racontée dans L'Éternel Silence, de Herbert Ponting (1924). Ou encore celle des alpinistes George Mallory et Andrew Irvine, à la conquête de l'Everest en 1924, décrite au cinéma la même année par J. B. L. Noel dans L'Épopée de l'Everest.
Mais "L'Expédition du Kon-Tiki" n'a rien du caractère tragique de toutes ces expériences précédemment citées. Bien qu'on leur avait promis un échec certain, les aventuriers norvégiens s'étaient lancés dans cette épopée, dans cette démonstration à l'échelle humaine, avec un enthousiasme incroyable. L'expédition transpire la débrouille, la facilité, l'émerveillement, la modestie. La nourriture abonde, la navigation se fait naturellement au gré du vent, et seule une tempête de cinq jour, quelques requins, et la mort du perroquet semblent les avoir légèrement inquiétés. Rien d'étonnant : ils savaient que s'ils réussissaient, en plus de devenir la preuve vivante de leur hypothèse (on l'avait presque oubliée), ils gagneraient un pari leur créditant tout le whisky qu'ils pourraient boire jusqu'à la fin de leur vie.
Ève... (1950)
All About Eve
2 h 18 min. Sortie : 18 avril 1951 (France). Drame
Film de Joseph L. Mankiewicz
Morrinson a mis 8/10.
Annotation :
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C'est un portrait du monde du spectacle (théâtre ou cinéma) qui rappelle bien sûr celui de "Sunset Boulevard", sorti la même année, mais sans la sophistication omniprésente (dans le fond comme dans la forme) chez Wilder qui m'avait quelque peu dérangé. Ici, tout se passe entre les personnages, tout est concentré dans les dialogues qui fusent sans provoquer l'indigestion pendant 2h15. L'introduction du doute quant à ses intentions est d'une subtilité délicieuse, les premiers soupçons se manifestant alors qu'elle prend des initiatives à l'insu de Margo. La finesse de l'écriture va jusqu'à l'opposition entre l'actrice arriviste et le critique, subtilement renvoyé dos à dos comme les deux faces interdépendantes d'une même pièce. L'une est la source de l'action sur qui les projecteurs sont braqués et l'autre conditionne l'existence de l'autre en orientant ces mêmes projecteurs au gré de ses critiques.
Je note aussi la présence de Marilyn Monroe, qui bien que cantonnée à un rôle assez peu gratifiant, est d'une beauté et d'une fraîcheur saisissantes. C'est sidérant. J'ai aussi bien aimé l'allusion à Shakespeare, tendance Macbeth, alors que le président de la cérémonie citait les fameux mots :
"Life’s but a walking shadow, a poor player
That struts and frets his hour upon the stage [lui s'arrête là]
And then is heard no more. It is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing."
Au sujet du puissant signifiant de certains partis pris de mise en scène, on peut également noter le fait qu'on ne verra jamais Ève sur scène : c'est une actrice tellement talentueuse qu'on n'en a pas besoin en tant que spectateur : elle nous aura déroulé son jeu (à commencer par sa prétendue modestie et timidité) tout au long du film en jouant le rôle de quelqu'un d'autre à notre insu. Une mise en abyme imperceptible au premier visionnage, j'adore. Toute la structure en flashbacks (ils sont nombreux, et depuis de tout aussi nombreux points de vue) permet à la fin du film de reconsidérer totalement l'image figée du début du film, avec Ève recevant son prix.
Les Forbans de la nuit (1950)
Night and the City
1 h 41 min. Sortie : 29 décembre 1950 (France). Film noir, Sport
Film de Jules Dassin
Morrinson a mis 8/10.
Winchester 73 (1950)
Winchester '73
1 h 32 min. Sortie : 31 août 1951 (France). Western
Film de Anthony Mann
Morrinson a mis 8/10.
La Femme aux chimères (1950)
Young Man with a Horn
1 h 48 min. Sortie : 4 août 1950 (France). Biopic, Drame, Musique
Film de Michael Curtiz
Morrinson a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Los Olvidados (1950)
1 h 25 min. Sortie : 14 novembre 1951 (France). Policier, Drame
Film de Luis Buñuel
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Le Démon des armes (1950)
Gun Crazy
1 h 26 min. Sortie : 18 août 1950 (France). Film noir, Drame
Film de Joseph H. Lewis
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Les Onze Fioretti de François d'Assise (1950)
Francesco, giullare di Dio
1 h 15 min. Sortie : 7 mars 1951 (France). Biopic, Drame, Historique
Film de Roberto Rossellini
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
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Par contre, indépendamment des ces considérations-là, on peut se concentrer sur d'autres aspects qui rendent "Les 11 Fioretti de François d'Assise" vraiment passionnant : la description aussi simple que pudique de la vie de quelques humbles au Moyen Âge, avec toute une série de détails très pragmatiques (les champs de boue, les maisons en pierre, les chaudrons au-dessus du feu, les bures et les armures métalliques, les chants d'oiseaux) et quelques éclats burlesques, mais aussi l'irruption d'une intense poésie dans des séquences bucoliques. Le segment durant lequel François embrasse un lépreux avant de s'effondrer sur un parterre étoilé de fleurs est à ce titre bouleversant. D'autres passages sont plus ouvertement grotesques, notamment lorsque Ginepro rend visite au tyran hirsute Nicolas, prisonnier d'une (trop) imposante armure : il sera malmené et littéralement jeté des bras des uns aux autres comme un vulgaire ballon, avant de manquer de se faire décapiter sur un malentendu.
"Les 11 Fioretti de François d'Assise", comme un poème serein, se révèle ainsi être (à mes yeux) une fable médiévale sur l'innocence plutôt que l'exaltation d'un saint.
Mark Dixon, détective (1950)
Where the Sidewalk Ends
1 h 35 min. Sortie : 22 août 1951 (France). Film noir, Policier, Drame
Film de Otto Preminger
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Boulevard du crépuscule (1950)
Sunset Boulevard
1 h 50 min. Sortie : 18 avril 1951 (France). Film noir
Film de Billy Wilder
Morrinson a mis 7/10.
Le Violent (1950)
In a Lonely Place
1 h 34 min. Sortie : 8 juin 1951 (France). Drame, Film noir
Film de Nicholas Ray
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Quand la ville dort (1950)
The Asphalt Jungle
1 h 52 min. Sortie : 6 décembre 1950 (France). Gangster, Film noir, Drame
Film de John Huston
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
Femmes en cage (1950)
Caged
1 h 36 min. Sortie : 29 mai 1953 (France). Drame, Film noir
Film de John Cromwell
Morrinson a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
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Les mécanismes narratifs ne sont pas très élaborés, et il y a tout de même un côté assez programmatique dans le fait que chaque personne suit sagement son fil conducteur en empruntant un sentier balisé. Le sadisme et les brimades d'une gardienne de prison conduit sans surprise au durcissement ou à l'abrutissement des plus têtues des détenues. La jeune innocente, qui finira tondue, conduite presque mécaniquement à la délinquance en étant au contact de l'injustice et de la maltraitance. Mais cela n'empêche pas le surgissement d'éléments originaux et surprenants, comme la violence du sort de l'héroïne (elle ne reverra jamais son enfant après être devenue veuve au moment d'être emprisonnée) ou de la bourrelle (un coup de fourchette dont on se souviendra). Globalement l'institution est décrite comme perforée de part en part par des manifestations diverses de corruption, avec quelques bonnes âmes qui essaient de maintenir le bateau à flot sans espoir : à une femme demandant quoi faire du dossier d'une femme tout juste libérée, on lui rétorque le plus froidement du monde "keep it active. She'll be back."
Justice est faite (1950)
1 h 45 min. Sortie : 20 septembre 1950. Drame
Film de André Cayatte
Morrinson a mis 7/10 et a écrit une critique.
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Cayatte expose le système judiciaire sous l'angle vulnérable de ses imperfections et réquisitionne de nombreux acteurs et actrices de second plan pour donner corps aux jurés, qui illustrent souvent un aspect de cette fragilité : parmi eux, Noël Roquevert en ancien commandant très conservateur et Raymond Bussières sous la pression du regard de sa femme. Bref, des personnages plus ou moins influençables. Quelques zones de rigidité scénaristiques empêchent le film de se faire aussi émouvant que "La Vérité" (en partie aussi parce que l'accusée n'est pas vraiment le sujet du film), à l'instar de cette presque ultime scène montrant trop explicitement l'hésitation d'un juré qui aurait changé d'avis sur l'affaire s'il avait été au courant quelques heures avant d'une information très personnelle — le questionnement est même explicité par les dialogues, excès caractérisé de pédagogique et de démonstratif. Le poids de la religion, du racisme, et du patriotisme est également un peu alourdi par les stéréotypes employés. Mais "Justice est faite", par son regard sur l'acte de juger et sur la fragilité des convictions, conserve une très belle modernité car il suffirait de remplacer quelques détails techniques, quelques éléments contextuels et quelques sujets de débat pour en faire un film parfaitement actuel.
Vacances sur ordonnance (1950)
Last Holiday
1 h 28 min. Sortie : 27 octobre 1950 (France). Comédie dramatique, Romance
Film de Henry Cass
Morrinson a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
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Or, le combo attitude désinvolte de l'homme qui se sait condamné + extrême générosité pécuniaire + vêtements d'homme d'affaire très important + valises remplies d'autocollants de tous pays déclenche dans le microcosme aussi fortuné que médisant de l'hôtel un épais mystère. Tout le monde veut savoir qui est ce monsieur Bird, chacun y va de sa supposition. C'est une énigme à résoudre, et les spéculations vont bon train. Dans cette comédie noire extrêmement détachée, Guinness est un acteur de choix pour concentrer toute la tendresse ainsi que toute la férocité de cet entourage. Soudain, un quidam issu du bas peuple se retrouve en plein milieu du zoo de la noblesse sans que personne (ou presque) ne sache quoi que ce soit.
Et bien sûr, alors que toute sa vie fut synonyme de galère, de solitude et de morosité, voilà que défilent devant lui des occasions aussi incroyables que formidables, des relations sentimentales, de la chance au jeu, des propositions professionnelles, le tout en se faisant lui-même un puissant catalyseur de bienveillance et de solidarité. L'ironie de la situation, l'homme devant mourir sous peu, sera bien entendu allègrement soulignée à toutes ces occasions, à la faveur d'un humour noir grinçant. Mais le film insiste bien, tout en finesse, que ce personnage ne fera jamais vraiment partie de ces sphères-là.
La Ronde (1950)
1 h 33 min. Sortie : 27 septembre 1950. Drame, Romance, Sketches
Film de Max Ophüls
Morrinson a mis 6/10.
Stromboli (1950)
Stromboli (Terra di Dio)
1 h 43 min. Sortie : 18 octobre 1950 (France). Drame
Film de Roberto Rossellini
Morrinson a mis 6/10.
La porte s'ouvre (1950)
No Way Out
1 h 46 min. Sortie : 22 août 1951 (France). Drame, Film noir
Film de Joseph L. Mankiewicz
Morrinson a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
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Si le film ne portait pas la mention de son réalisateur, on serait tenté de le qualifier de film d'exploitation haut de gamme, empêtré dans ses bons sentiments (qui ne devaient, encore une fois, pas être aussi évidents en 1950 et dénoter un certain courage) et dans des dialogues un peu trop explicatifs. On n'est pas dans le registre de la caricature permanente, simplement dans celui de la charge virulente. Et on peut relativiser ce jugement en gardant à l'esprit la séquence du film ou une partie de la communauté noire, partageant avec son équivalent du côté blanc la dureté de la vie dans les quartiers pauvres, prend les devants et se lance dans un règlement de compte à grande échelle, dans le registre de la guerre des gangs.
Panique dans la rue (1950)
Panic in the Streets
1 h 36 min. Sortie : 3 octobre 1950 (France). Film noir
Film de Elia Kazan
Morrinson a mis 6/10.
Midi, gare centrale (1950)
Union Station
1 h 21 min. Sortie : 18 juillet 1951 (France). Drame, Policier
Film de Rudolph Maté
Morrinson a mis 6/10 et a écrit une critique.
Ultimatum (1950)
Seven Days to Noon
1 h 34 min. Sortie : 1950 (France). Drame, Thriller
Film de John Boulting et Roy Boulting
Morrinson a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Harvey (1950)
1 h 44 min. Sortie : 13 juin 1951 (France). Comédie
Film de Henry Koster
Morrinson a mis 6/10 et a écrit une critique.
La Flèche brisée (1950)
Broken Arrow
1 h 33 min. Sortie : 1 mars 1951 (France). Western
Film de Delmer Daves
Morrinson a mis 6/10 et a écrit une critique.
Orphée (1950)
1 h 52 min. Sortie : 29 septembre 1950. Drame, Fantastique
Film de Jean Cocteau
Morrinson a mis 6/10.
Scandale (1950)
Shûbun
1 h 44 min. Sortie : 30 avril 1950 (Japon). Comédie dramatique
Film de Akira Kurosawa
Morrinson a mis 5/10.
Outrage (1950)
1 h 15 min. Sortie : 14 octobre 1950 (États-Unis). Drame
Film de Ida Lupino
Morrinson a mis 5/10.
Les Sœurs Munakata (1950)
Munekata kyôdai
1 h 52 min. Sortie : 25 octobre 2023 (France). Drame
Film de Yasujirō Ozu
Morrinson a mis 5/10 et a écrit une critique.
La Beauté du diable (1950)
1 h 37 min. Sortie : 16 mars 1950. Fantastique, Drame
Film de René Clair
Morrinson a mis 5/10.
House by the River (1950)
1 h 25 min. Sortie : 24 avril 2019 (France). Drame, Policier, Thriller
Film de Fritz Lang
Morrinson a mis 5/10.
Annotation :
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Rétrospectivement, le dialogue servi entre l'écrivain et la voisine jardinière en introduction était bien poussif ("je hais ce fleuve, nous devrions faire une pétition... cette horreur qui flotte, cette bête morte"), au même titre que sa morale affichée, sur le thème de la fin justifie les moyens.