Carte UGC illimitée.

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Tombouctou, ville de tous les paradoxes, où les fondamentalistes appliquent la charia selon des règles strictes mais qui se discutent, toujours, qui s'interprètent, des règles souvent enfreintes par les habitants, parfois par eux. A l'image d'une discussion sur des joueurs et des équipes, alors que le football est interdit. Tombouctou, ville où règne un parfum de fatalité, plus que de terreur, comme ces enfants qui courent dans le désert, inlassablement, fuyant la misère, ou l'avenir qui les attend.

Sissako évite le misérabilisme à merveille et, grâce à une photographie magnifique aux reflets ambrés, enclave ses personnages prisonniers dans une atmosphère qui oscille entre l'hostilité et le repos. Entre deux eaux, le quotidien de ces hommes et femmes est mis en scène avec patience, comme si chaque acte, chaque phrase, chaque mot était médité et soupesé. Alors que le crépuscule tombe sur le tueur de bétail, l'autre rentre chez lui, brave et juste, jusqu'à ce qu'une autre justice, la leur, le rattrape comme un cycle éternel.

Timbuktu est un arrêt sur images, un constat pas si partial, sur la violence d'un mot que l'on entend tous les jours à la télévision, le Jihad. Un coup de projecteur, un vrai, dans la figure, sur tout un pan du monde qui s'enlise.

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Si je ne connaissais pas le passé du réalisateur, je mettrais un bon 7. Le souci c'est que je le sais capable de faire beaucoup mieux. J'ai vu tous ses films et c'est loin d'être le meilleur. Il y a pourtant énormément de points que je retrouve et qui me font l'adorer.

Un casting exceptionnel, déjà. Si on peut regretter certaines têtes d'affiche trop peu utilisées, c'est quand même fort et presque sans faux pas. Joaquin valdingue de scènes en scènes comme un funambule ivre mort. Il est génial. Je retrouve le décalage absurde, tantôt comique comme dans Punch Drunk Love, tantôt plus sérieux, plus incisif. Le décalage est partout, dans les dialogues, la musique, les personnages et leur background, leur rythme avec l'environnement autour. Alors, certes, on s'y perd. A l'image du bouquin de Pynchon, j'imagine, c'est très bordélique, il faut rester connecté à 100%, mais se laisser aller et planer avec cette bande de joyeux hippies. C'est évidemment lent, vide parfois, la consistance perd de son charme quand la broderie s'étiole, on sent la mécanique s'user, mais PTA nous rattrape avec une scène à tomber par terre. Franchement, il a un don, un peu Tarantinesque d'ailleurs, celui d'ajouter une touche très particulière à des dialogues perchés. Une touche de fantaisie cynique. J'adore ça.

Puis, j'ai fait ce qu'on appelle une Rosamund Pike dans Gone Girl. Je viens de découvrir la sublimissime Katherine Waterston, je n'en avais encore jamais entendu parler. Elle a la bouche la plus sensuelle de l'univers. Et le corps, aussi.

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JAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

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Des contes revisités et flingués avec une esthétique spectaculaire, un grain de folie, beaucoup d'imaginaire et beaucoup trop de pans inexploités. Le sentiment d'être devant un objet sans âme a pris trop souvent le dessus sur le reste, dommage car la singularité du film laisse admiratif.

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