Tu m'as surpris en 2012

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http://youtu.be/Vch56TOkRlE

Au milieu de la projection, j'ai pris un uppercut dans le ventre, mes tripes se sont renversées. Sur l'écran, un des personnages s'empare d'une guitare et se fend d'une reprise * de l'artiste (et de l'homme) qui me bouleverse le plus au monde, Jackson C. Frank (1), sombre chanteur folk au destin fracassé. A cette minute, j'ai compris ce qui m'avait mené à ce film, et étant une personne pour le moins rationnelle, je n'ai pas trop compris ce qui m'arrivait.

* L'original de 1975 : http://youtu.be/VoV3-bzpzrk

(1) http://www.senscritique.com/album/Jackson_C_Frank/critique/17195970

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Nous sommes tous des ânes...

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"On ne peut pas trahir un amour accompli sinon en le cherchant une deuxième fois"

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Vivre chaque instant comme si c'était le dernier...

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Je kiffe la bifle...

Conseil de Françoise : http://youtu.be/pPuJv2-8_ag

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Étrangement j'avais toujours reculé le moment de regarder ce film, probablement effrayé par le buzz monumental qui l'entourait. Et c'est donc grâce à vous* que j'y suis finalement allé.

Et là je ne peux que vous remercier, ce n'est pas qu'une œuvre singulière, c'est profond, intelligent, intense, émouvant. Ce récit à hauteur d'enfant nous fait aller de surprise en surprise, les transitions entre le réalisme et l'imaginaire sont d'une grande fluidité, nous permettant d'être de la première à la dernière seconde attachés à cette merveilleuse Hushpuppy. Et que c'est bon de se balader dans un film qui refuse de choisir un genre, qui diffuse des messages sans les asséner, qui considère que le merveilleux n'a pas être niais, et que la fable enfantine peut se teinter de noir.

Un peu comme si le panthéiste Malick faisait un bébé avec le conteur del Toro...

* https://www.senscritique.com/liste/C_est_toi_qui_decides_Liste_tournante_participative_interact/2556401

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Viens prendre ta claque...

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L'exercice est simplissime, Jean-Marc Barr ne faisant que donner la parole à des passants d'une rue de Belleville, mais il en résulte une sensation formidable de générosité, de partage réel. Ici le verbe est libre, et ces paroles d'une grande banalité deviennent paroles d'une grande beauté.

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Le chef opérateur Emmanuel Gras fait ses débuts dans la réalisation avec ce documentaire surprenant, voire déstabilisant. Il nous propose de vivre à la vitesse d'une vache plutôt que de la bouffer, et son geste finalement très cinégénique s'avère être un plaidoyer végétarien bien plus efficace que nombre de traités culpabilisants et lourdingues.

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Je n'avais jusqu'ici pas été totalement convaincu par les réalisations d'Andrew Haigh, d'où une véritable surprise face à ce "Week-end", film en permanence à la lisière des genres, allant même jusqu'à refuser le mélo qui lui tendait pourtant les bras.

Tantôt franchement politique tantôt romantique, avec un naturel de tous les instants, de la mise en scène parfois très étonnante au jeu des acteurs, étourdissant.

Jusqu'à cette fin qui vous saisit, déchirante comme un morceau de John Grant.

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2h22 de pur délire, un peu comme si Fellini rencontrait Lucian Pintilie et Kusturica pour une gigantesque orgie. Après plusieurs reports dus à la crise sanitaire, Ed, distributeur fouineur, devrait prochainement proposer cette rareté dans les salles françaises, 10 ans après la Roumanie.

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Je vous jure, j'ai vu un film où Samuel Le Bihan ne joue pas comme une quiche...

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Honorée soit Sainte-Catherine...

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Je suis voilée mais moi aussi je veux baiser...

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De quoi remuer la queue (jaune et noire) de plaisir...

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Je n'arrêtais pas de me dire que c'était extrêmement raté et à chaque fois la minute d'après une scène me rattrapait, me fascinait par son inventivité formelle, sa façon d'assumer sa désuétude, sa candeur, son gothisme à l'ancienne, sa mélancolie désabusée. Un peu comme si Coppola regrettait de n'avoir jamais réalisé son "Near Dark", et rien que ça rend cette œuvre d'une touchante sincérité.