Festival de Cannes 2024

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On commençait à s'ennuyer parmi tous les drames sociaux très sérieux, ressemblant à un concerto de classique très qualitatif, mais dont on commence à confondre les parties musicales... Coralie Fargeat nous a emmené au Hellfest.
Fin du film, une salle en folie, avec votre serviteur qui gueule "YEAAAAAHHHH" les bras en l'air...

Ça faisait LONGTEMPS qu'on avait pas autant pris de fun dans un film, qui est en plus ultra bien fichu : photo, montage, Margaret Qualley et Demi Moore en furie, prothèses faites mains (à l'ancienne : un boulot titanesque), thème féministe, et hommage très généreux à l'ensemble du cinéma d'horreur, du chef-d'œuvre classique (Carrie au bal du Diable, The Thing, les Cronenberg) au nanar régressif (Toxic Avenger, Aerobic Killer...) pour public-cible complètement fou.

Eh bien, c'est un coup de coeur !!!
Notre Palme du Festival !!!

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On n'attendait pas Audiard avec une comédie musicale en espagnol, sur le thème de la transidentité, avec un casting de femmes. Vraiment touchant, bien chanté, bien chorégraphié, avec un thème difficile qui ne passe pas pour un effet de mode (très bien défendu), un casting féminin au top (Zoe Saldana en feu), un candidat parfait et mérité pour une palme.

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L'ouverture nous a fait craindre le pire (le genre de scènes arty incompréhensibles qu'on fait étudier en boucle en esthétique du cinéma... Petit traumatisme), mais heureusement la suite n'a rien à voir, basculant sur un drame au féminin (attention, le film aborde des sujets difficiles, renseignez-vous avant d'y aller), très fort et brillamment mis en scène.
Pas un plan ne passe sans qu'on se dise que "vraiment, le chef opérateur photo est un bon, un très très bon". On ne ressort pas indemne de cette histoire vraie glaçante.

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Une femme est accusée du meurtre sanglant de son mari, mais intéresse rapidement une jeune journaliste féministe qui y voit l'occasion de renverser la place de la femme et les violences conjugales en Chine... On ne connaissait rien de ce film (on a vu la file d'attente enthousiaste, on s'y est mis, sans même connaître le titre), ni du fait divers dont il est l'adaptation libre, et on peut dire que cela fait mal. On est révulsés par les coups qui peuvent sur les épouses ("c'est normal..."), ou sur les prisonniers et mis en examen (violence policière et abus de pouvoir), et on se régale d'un certain personnage aux idées arriérées qui se transforme littéralement en bouffon dans le final (on n'en dit pas plus, mais la scène nous a fait vraiment plaisir !).

Une très belle découverte !

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La belle séance que voilà ! Gilles Lellouche nous prouve, après un Le Grand Bain réussi, qu'il sait tenir une caméra, qu'il a un vrai cœur d'artichaut pour les histoires d'amour nostalgiques, qu'il sait s'entourer d'un très bon casting (Adèle Exarchopoulos est comme d'habitude : brillante), et que la durée de presque 3h ne l'effraie pas pour une bonne raison : il sait qu'il a un très bon rythme.
On n'a clairement pas vu passer le temps !

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Séance de minuit avec une ambiance dingue, qui accompagne un film généreux en bastons déjantées (ça passe à travers les murs de partout, ça met des grosses patates dans la tronche, ça fait des triple saltos retournés...) et qui donne un peu d'humanité à ses personnages mafieux (ce n'est pas le cliché de la vilaine Triade qui copie Le Parrain...). Rien que la scène au début du coiffeur qui fait des saltos au ralenti pour dégommer ses adversaires, et rattrape au vol sa clope : ovation bruyante dans la salle, on est en compagnie d'un public qui s'autorise à s'amuser un peu, et on n'a pas pu faire autrement que d'embarquer avec ces doux dingues...

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Un drame vraiment prenant, mêlant problèmes de couple et sida... Le casting est vraiment impeccable, et on reste touché par la tragédie d'une maladie lente, douloureuse, qu'on arrive à peine à soulager aujourd'hui. Théo Christine, après NTM et Vermines, sait décidément bien choisir ses films.

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Une jolie petite comédie douce-amère sur la nostalgie, sur la catharsis commune autour d'un rêve fou : faire revivre un mort au travers d'un déguisement, pour soulager son cœur de tout ce qu'on n'avait pas eu le temps de lui dire, pour mieux le comprendre, pour rejouer les scènes de la vie qui nous manquent (la scène d'engueulade rejouée avec Melvil Poupaud est touchante). Au final, on s'en fiche carrément du nom de famille de cette petite bande (pas besoin de lire Gala ou Closer pour suivre le film), on n'avait jamais entendu parler de Marcello Mastroianni avant ce film, et on n'a pas été pris de haut, à aucun moment, l'histoire se référant avant tout à une histoire de fille et de papa disparu, quels qu'ils soient.

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Oui, l'image est vraiment dégueu. Cette qualité "vieille série" (style La Croisière s'amuse) à l'arrière-plan flou et parsemé de rais de couleur, on l'aime bien cinq minutes ("ça fait images d'archives"), mais sur 2h, projeté sur l'immense écran du Grand Palais de Cannes : on a les yeux qui saignent.
Au-delà de cette laideur visuelle, et d'une mise en scène inexistante, The Apprentice se démarque surtout par le jeu très inspiré de Jeremy Strong et Sebastian Stan (bluffant en jeune Donald Trump, même s'il cabotine parfois un peu... le modèle original cabotine aussi, donc bon.), par l'ascension du milliardaire qu'on connait finalement assez peu (on pensait qu'il avait fait de bons placements, sans plus... Découvrir la réalité sur la "filouterie" - on va appeler ça courtoisement - qu'il a faite à son propre mentor : on a juré comme un charretier), par un rythme plutôt soutenu, et un parti-pris de s'arrêter juste avant la période politique (celle qu'on connait) qui est plutôt osé.
À découvrir !

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Une mère de famille en dépression veut faire son sport, écrire un roman, voyager, découvrir tout et n'importe quoi, bref : vivre, malgré son trouble. Ma Vie Ma Gueule (on l'a choisi au titre, dans le programme fourni de la Quinzaine) n'essaie pas d'aller vers la happy-end cucul, on nous fait comprendre que le but de cette dame est non pas de guérir de sa dépression, mais d'apprendre à vivre avec. Une idée vraiment très forte, et réaliste. Alors, avec un peu de poésie dans l'âme, un peu d'envie de suivre Agnès Jaoui dans ses aventures légères, avec un peu d'enthousiasme pour les répliques souvent piquantes, Ma Vie Ma Gueule s'offre humblement à vous !

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Ils se séparent, mais ne veulent pas le faire en cassant la vaisselle, ni se répartir les amis, ni se détester. Au contraire, ils s'entendent bien et veulent faire une fête pour marquer joyeusement leur au-revoir mutuel, mais leur entourage ne comprend pas. Certains croient à une blague de mauvais goût, d'autres à une hystérie des futurs-ex, et personne ne croit à une potentielle fête. Les galères commencent pour ce charmant petit couple, aux acteurs impeccables, qui manque un peu de courage pour attaquer plus méchamment son sujet, terrain pourtant fertile au cynisme hispanique. Pas grave, la comédie fonctionne très bien !

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Une histoire de vampire indienne, avec une héroïne au caractère bien trempé qui fait rire, une mise en scène inspirée, malgré les effets spéciaux immondes (les animaux vampires...). Décalé, drôle, et très original ! Une bonne découverte !

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Un film très sensible sur la paternité, qui rappelle les mots les mots de Pagnol "le père, c'est celui qui porte à bout de bras son enfant pour le placer plus haut qu'il ne l'est lui-même, c'est ça que ça veut dire, élever." Émouvant, avec un Karim Leklou bouleversant, et un final qui réchauffe le cœur. Pas forcément original ou dingue niveau mise en scène, mais un vrai film sincère et touchant.

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Un opus vraiment mineur dans la brillante filmographie de Yorgos Lanthimos, sans être désagréable pour autant, tenant davantage du petit film à sketches sympa qu'on regarde sur sa télé, que d'un véritable intérêt de le voir en salle. Le premier sketch reste un mystère pour nous (on a rien compris), le second nous a perdu à la fin (mais le contenu était sympa), et le dernier a été de loin le meilleur (Margaret Qualley et Emma Stone se lâchent, et pas que dans le générique...).

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Film de tonton réac, ou pas ? Le second degré est tellement poussé, les personnages disent tellement tout et son inverse, qu'au final on n'a pas compris où Quentin Dupieux voulait en venir. Le casting s'amuse beaucoup (on le sent), mais il y a une forte impression que le film a réellement été fait par une IA (scènes qui sont très mal cadrées, dialogues pitoyables, clichés du cinéma de Dupieux en boucle...). Alors, si c'est vraiment le cas, que Dupieux a adapté le travail d'une IA pour montrer combien c'est mauvais, on dit chapeau (en espérant ne plus jamais voir ça). Si c'est bien du Dupieux pur souche...on préfère ne pas y penser.
Dans le doute, on accorde une bienveillance (peut-être naïve) à ce Dupieux.

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Disney a vu Close, fin.

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On voit ce que Miguel Gomes a voulu faire, un roadtrip à travers les cultures asiatiques pour retrouver/fuir (selon le personnage) son futur époux. Le problème, c'est que c'est vraiment long, mou, et que cette indolence affadit considérablement la fascination de la culture étrangère que veut produire le film.
C'est J'irai dormir chez vous, en version molle du genou.
Nous, c'est dans le fauteuil de cinéma qu'on a dormi (Antoine de Maximy, réveille-nous).

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L'histoire d'amour gay est touchante, la relation avec la petite sœur est joliment complexe, mais les scènes de jeu vidéo sont vraiment pénibles (gamines) et inutiles (dommage, quand le film mise tout dessus). Pas affligeant, mais pas terrible non plus.

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Oui, Serebrennikov, on a vu que tu savais faire des collages à la Man Ray, des beaux travelings à travers des studios de cinéma (avec un Ben Wishaw dans son plus grand rôle), un montage-son ultra bruyant qui retransmet le côté punk de son personnage... Mais à trop calculer, le film est vraiment froid, méthodique, trop conscient de vouloir impressionner son public, en oubliant d'avoir du cœur pour son histoire. Surtout quand on traite la vie d'un poète, le côté mathématique de l'esthétique est vraiment dommage, il manque la passion artistique à ce Limonov interminable.

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Rejouer une réalité pour les besoins d'un documentaire engagé, d'accord (voir le précédent La Fleur de Buruti, qui vaut le coup d'œil !), mais au moins faites-le discrètement. Les gens sont placés en fonction de la caméra, les dialogues sentent l'écriture à plein nez, ils jouent mal leur propre rôle (un comble), bref : rien ne fait vrai. On est rapidement assez gênés de comprendre le coup de gueule de ces gens, mais en trouvant la forme du documentaire catastrophique.

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Une belle coquille vide : ah ça, la photo est très jolie, les paysages méditerranéens ensoleillés sont envoûtants... Mais que c'est ch*ant (n'ayons pas peur des mots). 2h15 de déambulations d'une jeune femme entre des personnages qui n'ont pas grand intérêt (ils ont tout juste le temps de se présenter, qu'ils disparaissent... Record pour Gary Oldman, qui a 5 minutes de temps d'écran : une arnaque !!!), une lenteur d'intrigue infernale (ça n'avance pas...), des dialogues qui n'en finissent pas... Vraiment, on s'ennuie !

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Vous voulez voir la vie d'un documentariste que vous ne connaissez pas, mais sans vous expliquer son travail ? Non ? Ah, ça c'est étonnant, Paul Schrader pense l'inverse, qu'en mettant Richard Gere (sous-exploité comme jamais, concrètement il a une ligne de dialogue en boucle : "Où est ma femme ?!!") et Uma Thurman (juste là pour faire vendre le film), il va faire passer le fait qu'il abuse des flashbacks, du noir et blanc clinquant, de la sensiblerie très niaise de son film... C'est brouillon, cucul, et ça ne rend pas hommage aux acteurs, et encore moins au documentariste qu'il met en scène (il a fait quoi, concrètement ? On nous montre dix secondes de ses œuvres...).
Encore un bon navet signé Schrader.

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Une femme indienne est mariée avec un homme qui prend la tangente dès le premier jour, la voici qui se retrouve mariée à un courant d'air (et évidemment, impossible de divorcer sans l'accord du mari...), et elle rêverait plutôt de sortir avec le beau médecin de son hôpital (qui l'aime aussi). La soeurette a aussi craqué sur un bellâtre qui n'a pas officiellement fait sa demande, donc ils se cachent en attendant. Voilà, vous venez de gagner 2h de votre vie, n'allez pas vous endormir devant ce film long, inintéressant, vide, mou, avec des actrices en petites formes, et un badinage amoureux plus que tarte (à défaut d'être vraiment engagé pour les droits de la femme en Inde).

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Docu sur deux jeunes qui se droguent et font les idiots (ils frôlent les gens avec leur moto à fond la caisse, et ça les fait marrer... Infect. On est étonné que le festival cautionne un film qui a mis en danger de mort des gens pour le besoin d'un film, c'est insensé), s'engueulent longuement (en disant n'importe quoi, vu qu'ils sont camés), et filmé avec un téléphone portable tenu par le bout des doigts. C'est hideux, sans intérêt, et avec quelques scènes de mise en danger publique qui sont nauséabondes.