Cover Q - FRAGMENTS

Q - FRAGMENTS

Lors de balades sur le site, j’ai découvert la liste « Citations » de "Fabrizio_Salina" que j’ai trouvée « Géniale » !
Je n’y avais pas pensé, mais il est vrai qu’au fil des lectures, il arrive, parfois, de tomber sur des textes, des idées ou de simples phrases que l’on a envie de faire ...

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26 livres

créée il y a presque 3 ans · modifiée il y a 12 mois
Sentinelle du climat
1.

Sentinelle du climat

Sortie : 12 avril 2023 (France). Essai

livre de Heidi Sevestre

Philou33 a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

« J’insiste, la « question du climat » est très déstabilisante pour nous, êtres humains. Elle remue les vieilles peurs d’apocalypse, tout au moins de cataclysmes collectifs, qui créent la panique. Elle remet profondément en cause nos modes de vie, nos choix passés et, avec eux, ceux de nos parents, donc elle est reçue comme une accusation existentielle. Elle contraint à des changements rapides qui inquiètent. En d’autres termes, elle parle à nos tripes, à nos angoisses, à notre mémoire, bref à l’émotion. Nous aimerions mieux que cette question ne se soit jamais posée. Par conséquent, nombreux sont ceux qui font comme si elle n’existait pas et la nient au pire, la repoussent au second plan au mieux, la minimisent le plus couramment. »

Les Sacrifiés
7.9
2.

Les Sacrifiés

Sortie : 24 août 2022 (France). Roman

livre de Sylvie Le Bihan

Philou33 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« En ces temps d’extrême pauvreté, les héros de ces gamins étaient des hommes de rien venus comme eux de villages miséreux, […] grâce à leur courage, à leur folie sûrement, ils parvenaient à se hisser au sommet pour échapper à leur condition sociale, faisant alors rêver tout le pays. Assistés de leurs valets d’épée, ces hommes enfilaient des bas roses sur des collants blancs, revêtaient des chemises brodées avant de se glisser dans des pantalons étriqués. Fantasme de virilité, ces toreros se chaussaient de ballerines plates à la semelle glissante. Ils épinglaient sous leur gilet des reloques à l’effigie de la Vierge, se nouaient autour de la taille des foulards assortis à leur cravate, puis endossaient leur habit de lumière, une raide et lourde carapace constellée de paillettes d’or. […] Ils faisaient la fierté de l’Andalousie et de l’Espagne. »
==o0o==
« Je m’élançais comme un fou vers le danger, ces quatre-vingt-dix centimètres qui séparent une corne de l’autre, pensant à chaque amorce que ce serait la dernière, l’espérant aussi. Mon corps a reçu les coups répétés du plat des cornes, ceux qui détruisent de l’intérieur les toréros et les peones sans que la moindre goutte de sang soit versée. J’ai collé ma peau à celle des taureaux, pas comme ces toréros qui traversent les saisons sans risquer un cheveu ni tacher un habit. Moi, je revenais la peau couturée et la bouche scellée. »
==o0o==
« Le jeune homme n’avait jamais accepté l’idée que la noblesse d’un gitan puisse consister également à subir les injustices de la vie avec humilité. Il connaissait le quotidien des pauvres gens, celui des journaliers qui vendaient leur sueur et leur corps pour quelques pièces. Celui des mères démunies face à leurs enfants affamés. Il aurait voulu hurler la douleur du peuple et faire comprendre à ces jeunes excités à quel point ils étaient privilégiés. Leur démontrer que le simple fait d’avoir la liberté de penser était un luxe. »
==o0o==

Brève histoire des origines de l'humanité
7
3.

Brève histoire des origines de l'humanité

Sortie : 24 février 2022 (France). Essai, Sciences

livre de Antoine Balzeau

Philou33 a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Quand les explications sont claires on a vraiment le sentiment de devenir plus intelligent !
« Une espèce ne voit pas le jour quand une autre disparaît. En réalité, il faut imaginer qu’au sein d’un ensemble biologique, un petit groupe peut se retrouver à l’occasion isolé du reste de la population […] Puisqu’ils sont peu nombreux, ils ne portent en eux qu’une partie de la diversité biologique, génétique, voire culturelle, du plus grand ensemble originel. Les deux groupes ainsi constitués, se trouvant dans des conditions dissemblables, vont avoir des réponses respectives distinctes génération après génération. Ce ne sont pas les mêmes gènes qui seront sélectionnés et les possibles nouveautés parmi la petite population ne se diffuseront qu’en son sein, et forcément rapidement à cause de son faible effectif. Il est impossible d’estimer la durée de ce processus, d’autant plus qu’il se fait en un clin d’œil à l’échelle des découvertes paléontologiques. Mais c’est ainsi qu’une nouvelle espèce peut théoriquement naître.
Corollaire de cette explication, la nouvelle espèce ne "descend" pas de celle dont elle est issue. En effet, elle n’en représentait qu’une petite partie et elle s’est transformée pour finalement être distincte de la première. Autre implication, ces deux taxons peuvent toujours cohabiter. »
=====
« Profitons-en au passage pour tordre le cou au concept de « chaînon manquant ». […] Mais s’il existe bien d’un point de vue logique, il ne peut avoir de réalité paléontologique. […] Le « chaînon manquant » ne sera jamais trouvé, que ce soit l’ancêtre commun aux humains et aux chimpanzés ou le tout premier primate. »
=====
« D’un point de vue génétique, l’ADN humain est similaire à 98,8 % à celui du chimpanzé. Pour comparaison, nous avons 98,5 % de gènes partagés avec le gorille, 97 % avec l’orang-outan et 50 % avec la banane, car nous avons des similarités avec tous les êtres vivants. »

Seuls dans l'univers
4.

Seuls dans l'univers

Sortie : 24 mars 2022 (France). Essai, Autobiographie & mémoires, Sciences

livre de Sara Seager

Philou33 a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

L’auteure, âgée de dix ans, fait du camping, au Canada, pour la première fois, et ne pouvant dormir, sort de sa tente et découvre le ciel étoilé :

« J’ai regardé en l’air.
Mon cœur s’est arrêté.
Bien des années plus tard, je me rappelle encore cette sensation dans ma poitrine. C’était une nuit sans lune et les étoiles étaient innombrables là-haut – il y en avait des centaines, des milliers même. Je me suis demandé comment une telle beauté pouvait exister et pourquoi personne ne m’en avait jamais parlé. Je devais être la première à voir le ciel nocturne. La première de l’histoire de l’humanité à avoir le cran de sortir dehors et de regarder en l’air. Sinon les gens parleraient des étoiles, ils les montreraient aux enfants dès qu’ils sont en âge d’ouvrir les yeux. […] J’ai été submergée par un trop-plein de lumière, d’un trop-plein de connaissances à assimiler d’un seul coup. Je suis retournée à la tente au pas de course, je me suis blottie contre ma sœur endormie et, au rythme paisible de sa respiration, j’ai essayé de redevenir une gamine de 10 ans. »

=====

« Nous autres astrophysiciens éprouvons parfois quelques difficultés à garder le sens des proportions. En sachant qu’il existe des centaines de milliards de galaxies, chacune susceptibles de contenir des centaines de milliards d’étoiles, nos vies et celles de nos proches peuvent nous sembler insignifiantes. Paradoxalement, nos travaux peuvent aussi nous donner une impression de supériorité. Il faut un égo considérable pour se croire capable de répondre à la question « Sommes-nous seuls ? ». Nous oscillons sans cesse entre grandeur et insignifiance, orgueil et humilité, selon que notre regard se porte vers l’infini ou vers nous-mêmes. »

Une nuit sans aube
5.

Une nuit sans aube (2022)

Sortie : 10 mars 2022. Roman

livre de Benoit D'Halluin

Philou33 a mis 8/10, a écrit une critique et le lit actuellement.

Annotation :

« Sa vie new-yorkaise se résume à son travail. Il commence ses réunions à 7 heures et les enchaîne jusqu’à 19 heures […] Quand toutes ces réunions se terminent et que les marchés américains ont clôturé, il peut enfin bosser. Il entreprend alors de lire la centaine de mails reçus dans la journée […] Vers 21h30, un taxi l’attend en bas de son bureau et il rentre chez lui. Les parfums du dehors, le temps qu’il a fait ? Aucune idée… […] Il vérifie ensuite l’état des marchés financiers asiatiques qui sont déjà à mi-journée – la Bourse est un monde sur lequel le soleil ne se couche jamais –, puis rédige quelques derniers mails. Et il éteint la lumière. Enfin. »

« Il découvre surtout que l’enfance n’est pas une période de la vie, mais une région de l’âme. »

« L’été n’est pas une saison, c’est un état d’esprit. »

« Le sexe sans sentiment est un sexe sans parole. »

« Le sexe sans sentiment est un sexe sans baiser. »

« Il n'y a pas de vent favorable à un bateau sans cap. »


Dans les brumes de Capelans
7.8
6.

Dans les brumes de Capelans (2022)

Sortie : 7 avril 2022. Roman, Policier

livre de Olivier Norek

Philou33 a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Contrairement à la coutume, le lieutenant de police sait apprécier LA Capitaine de gendarmerie :
« Il aimait son caractère devenu intransigeant, il aimait le courage qu’elle avait eu de tout plaquer, et il aimait aussi ce corps dont son ex s’était moqué si souvent. Sa peau noire qui lui donnait des coups de soleil même en pleine brumes, ses cuisses rondes et musclées qui se rejoignaient à mi-parcours, ses bras potelés, son cul indécent qui maltraitait le treillis de son uniforme bleu et son petit ventre accueillant comme un coussin à mémoire de formes qui réveillait chez lui des instincts cannibales. »

Coste consulte le dossier d’Anna :
« Il regarda Anna sr papier photo. Un visage qu’il avait mis du temps à comprendre tant rien ne semblait harmonisé. […] La symétrie de ce visage était parfaite et donc déstabilisante, si bien qu’Anna n’était pas jolie, encore moins laide, mais totalement fascinante, parce que unique. »

Alors, la jeune Anna demande à Coste de lui raconter un joli souvenir :
« – Allonge-toi. Regarde la Voie Lactée. Plie les genoux. Lève les bras devant toi. Tu y es ? – J’y suis, répondit-elle, intriguée. – Maintenant, c’est à toi de voir les choses. Soit tu n’es qu’une personne sur sept milliards, allongée, anonyme et minuscule, soit tu décides en fait que tu portes la Terre comme un sac-à-dos et que tu fonces à cent mille kilomètres heure droit devant, avec l’Univers qui s’offre à toi, sans limite, et sans personne pour te dire quelle direction prendre. »

Enfin Anna vide son sac auprès d’Esther, toutes deux quelque peu malmenées par leur père :
« On est en sursis, dit Anna soudainement sérieuse. Faut bien que tu te le dises. S’il y a des femmes battues, c’est que l’homme l’a décidé. Si elles restent à la cuisine, c’est que l’homme l’a décidé. Si elles ne gagnent pas le même salaire, c’est que l’homme l’a décidé. Si elles doivent cacher leurs cheveux ou leur visage, c’est que l’homme l’a décidé. Si elles sont agressées sexuellement, c’est que l’homme l’a décidé. Si j’ai été enlevée et séquestrée, c’est parce que l’homme l’a décidé. Uniquement parce que l’homme a quinze kilos de muscles en plus. Il n’y a pas d’autre raison… »

La Vie extraterrestre
7.

La Vie extraterrestre

Un guide à l'usage du voyageur galactique

Sortie : 26 janvier 2022 (France). Essai, Sciences

livre de Arik Kershenbaum

Philou33 a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

« Les poulpes sont par exemple capables de soulever le couvercle de leur aquarium, de franchir la distance qui les sépare d’un autre réservoir pour manger les poissons qui s’y trouvent… puis de retourner dans leur propre aquarium en remettant le couvercle en place ! »

« L’évolution exige une pression concurrentielle, une rareté des ressources. Des jardins idylliques ont peu de chance de donner naissance à des formes de vie aussi complexes que celles que nous connaissons aujourd’hui. […] À terme, sur toute exoplanète hébergeant des formes de vie, une concurrence pour l’énergie et l’espace apparaîtra. L’apparition d’animaux, c’est-à-dire de créatures qui se déplacent pour se disputer ces ressources rares, est pratiquement inévitable. »

« Au bout du compte, l’évolution finirait toujours par faire émerger des chasseurs et des proies. »

« L’intelligence évolue en permanence pour répondre à des besoins spécifiques ; ce n’est pas une caractéristique qui se transmettrait simplement depuis la nuit des temps. Le schéma répétitif que nous observons ici […] est un signe en faveur de l’existence d’extraterrestres intelligents »

« Une espèce extraterrestre dont l’environnement serait plus imprévisible que le nôtre aurait des besoins plus complexes, et développerait peut-être un « cerveau » plus sophistiqué […] Si ces animaux intelligents vivent en société […] ils finiraient par développer un langage afin que chaque individu puisse communiquer ses pensées aux autres membres du groupes. En toute logique, la technologie verrait également le jour. »

« Les dauphins émettent des vocalises particulières qui font office de noms : chacun d’eux possède une signature sifflée distincte qui leur sert d’identifiant. Elle est utilisée à la fois par le dauphin auquel elle appartient et par les autres qui veulent s’adresser à lui. »

« Dans l’histoire évolutive, le fait qu’un trait fournissant un avantage donné serve ensuite de base au développement d’une autre faculté est extrêmement courant. Les plumes ont probablement d’abord servi à réchauffer les dinosaures, puis se sont révélées particulièrement utiles aux oiseaux pour voler. Des séquences sonores variées facilitent l’identification des individus, mais sont aussi exploitables pour donner naissance au langage. »

« Lorsque le Premier Contact aura lieu, certaines caractéristiques des extraterrestres nous seront familières, et beaucoup d’autres seront une surprise totale. »

Les Pantoufles
6.1
8.

Les Pantoufles (2020)

Sortie : 9 septembre 2020.

livre de Luc-Michel Fouassier

Philou33 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Visite au Louvre :
« Je restais sans bouger quelques minutes, aussi immobile que les statues qui m’entouraient. Face à moi, obéissant aux ordres de Zeus, son père, le pied droit en appui sur une pierre grossièrement taillée, ses petites couilles bien dégagées, suspendues dans le vide, pour l’éternité, Hermès rattachait sa sandale. »

Toujours au Louvre, surpris par un groupe de touristes japonais :
« L’un deux, afin d’effectuer quelques réglages d’objectif, se tourna vers moi. Il me démontra, son regard tombant sur mes pantoufles, que des yeux bridés pouvaient parfaitement s’arrondir. Illico, il se mit en devoir de désigner à ses camarades l’objet de sa stupéfaction. Je constatai alors que le « Oh ! » japonais se prononçait sensiblement de la même manière que le « oh ! » français. »

Où la littérature française s’enrichit, tout d’un coup, et atteint des sommets :
« Tu viens, on danse ? me proposa Brune tout en zieutant Otto qui s’entêtait à tâter les tétés d’à côté. »

Enfin, pour finir. À force de subir des brimades à cause de ses pantoufles, on finit par faire des cauchemars :
« Et soudain, la voix du président traversa le brouillard pour venir me percuter. En conséquence, le jury vous condamne à porter des Reebok Victory Pump du matin, au lever, jusqu’au soir au coucher, et ce, le reste de votre vie ! Acclamations dans la salle, je m’évanouis. »

Partout le feu
7.4
9.

Partout le feu (2022)

Sortie : 6 janvier 2022. Roman

livre de Hélène Laurain

Philou33 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Vous la connaissez celle-là
c’est l’histoire de trois énarques et quatre polytechniciens
dans une salle de réunion
ils disent beaucoup de choses
en écrivent beaucoup moins
dans leur rapport aux N + 2
Nous nous inscrivons dans une démarche
de revalorisation des territoires ruraux ils écrivent
On n’a plus de colonies alors on va fourrer la merde
dans le trou du cul de la métropole ils disent
ils se demandent
s’il devaient choisir une région bien pourrie
pour y déverser un torrent de déchets
laquelle ils choisiraient
après un top 3 rapide
Nord – Picardie – Lorraine
ils remarqueront
qu’ils ont tous un faible pour la Lorraine
une région
triste comme une salle de cinéma vide
en pleine projection
ils diront »
(…Clin d’œil !...)
« Avec la sidérurgie ils sont habitués à se faire bien
polluer
ils sont endurants
à défaut d’être résilients
les hommes s’intéresseront à la Meuse
presque vide
[…] ils proposeront des petits boulots aux habitants
pourquoi pas des cours de yoga et de méditation gratuits
qu’ils comprennent qu’ils sont seuls responsables
de leur bonheur
[…] de toute façon les déchets sont là
les fourrer sous le tapis en Meuse
c’est encore
ce qu’il y a de moins pire
Nous implanterons un laboratoire ils écriront dans le rapport
et en réunion publique
ils diront
Ne vous inquiétez pas
c’est juste pour chercher
dans le public des voix s’élèveront
et demanderont
instabilité de l’argile
risques d’incendie
fuite
transport des déchets
irréversibilité
les hommes
proposeront expertement
d’arrêter d’hystériser le débat
[…] L’objectif n’étant pas ils annoteront
d’enfermer les radiations
mais de ralentir au maximum leur arrivée à la surface
ils proposeront à la mairie de Boudin
et des villages alentour
des douches de subventions
des centaines de milliers d’euros
[…] à Boudin déjà
80 âmes
chaque année moins
les lampadaires sont
des candélabres à diode électroluminescente
rarement on a vu aussi beaux lampadaires
trottoirs et église
dans un village fantôme
ils pourront tout acheter
les hameaux
les villages
les maisons
les forêts
les champs
la bonne volonté
ça marchera plus ou moins bien
ça finira par marcher
ils auront un million d’années devant eux
ce sera leur
hyperprojet »

Amis, chers amis
10.

Amis, chers amis (2022)

Éloge de l'amitié

Sortie : 3 février 2022. Essai

livre de Bernard Pivot

Philou33 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Un Éloge de l’amitié :

« Le télétravail enferme chez soi. Bien des salariés ne supportent plus, à la longue, de n’avoir de relations avec leurs chefs ou leurs collègues que par le truchement d’un écran. Ils souffrent de ne plus voir et entendre en vrai. […] Le télétravail nuit gravement à la sympathie, à la connivence, à la cordialité, voire à l’amitié entre hommes et femmes au boulot. »

Quand on est gourmand, comme Bernard, quoi de plus évident que de compter parmi ses amis (d’enfance) un ouvrier pâtissier :
« Le chef-d’œuvre pâtissier de Paul, mon gâteau préféré, est l’idéal mâconnais, abaisses meringuées fourrées d’une crème au beurre à la nougatine broyée. J’ai plus mangé d’idéal mâconnais que Paul n’a lu de mes articles. Cela me convient, car ma gourmandise a toujours été plus pressante que ma vanité. »

« L’amitié est à la longue plus robuste que l’amour parce que les amis sont des intermittents du spectacle. Ils ne se réunissent que de temps en temps et c’est tout au plus pour un apéro, un déjeuner, un cinéma-resto ou une journée de balade. Des vacances ensemble, au maximum. Puis chacun retourne à son pré carré. Où l’ami n’est présent que par le souvenir des jolis moments partagés et par la promesse d’autres heures agréables. »

« Passer de l’amitié à l’amour, c’est passer du salon à la chambre, du jour à la nuit, de l’intermittence à au plein-temps, de la liberté de mouvement à la contrainte de corps.
Passer de l’amitié à l’amour, c’est passer de la marge au centre, de la coulisse à la scène, du conjectural à l’officiel, de la parole aux papiers.
Passer de l’amitié à l’amour, c’est prendre le risque, un jour, bien plus tard, de se souvenir combien l’amitié était légère et paisible, sans problème, sans obstacle, et de regretter cette jolie époque où tout chez l’autre était exquis parce que frappé du seul souci de faire plaisir. »

« Il est assez confortable d’avoir un ou plusieurs amis qui ne sont pas des exemples de civisme ou de probité. Ainsi se sent-on moralement supérieur. Au contraire, des amis dont la réputation vertueuse est depuis longtemps établie nous donne mauvaise conscience et gâchent un peu l’affection que nous leur portons. Jules Renard : "On n’aime pas les défauts de ses amis, mais on y tient." »

Paris-Briançon
6.7
11.

Paris-Briançon (2022)

Sortie : 6 janvier 2022. Roman

livre de Philippe Besson

Philou33 a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

La révélation de l’homosexualité :

« Et vous, vous avez su quand ?

Si le silence a un poids, celui qui s’abat entre eux pèse des tonnes.
Dans ce silence, et le regard fixe qui l’accompagne, toute la gamme des sentiments défile. La stupéfaction d’abord : comment ce toubib ose-t-il ? Le déni ostensible ensuite : de quoi parle-t-il ? La colère à peine contenue : qui est-il pour balancer des insanités pareilles ? L’affolement involontaire : comment voit-il ça chez moi ? La terreur : mais si lui le voit, d’autres doivent le voire aussi. Le vacillement : et si la question n’était pas infondée ? La concession : bien sûr, elle n’est pas totalement infondée. L’orgueil : mais non qu’est-ce que je raconte ? Le vacillement de nouveau : ça fait si longtemps que je traine ce boulet. La honte : j’aurais peut-être dû affronter cette situation au lieu de l’esquiver. La honte encore : Qu’est-ce que les gens vont penser de moi ? La honte toujours : j’ai louvoyé. L’accablement : ce n’est pas une délivrance, c’est encore une souffrance, c’est juste un autre genre de souffrance. La tristesse : pourquoi c’est si difficile d’être en accord avec soi-même ? La supplication : cet homme qui me met au défi, est-ce qu’il peut m’aider ? La peur : est-ce qu’il va me dénoncer ? La lucidité : et si je parlais, si je parlais enfin ?

Je ne sais pas si je sais. Je crois que je ne veux pas savoir. »

===o0o===

Chaque jour le témoigne :

« Époque accusatoire, où il faut nommer des coupables, souvent sans preuves, les trainer dans la boue, les offrir à la vindicte populaire, et qu’importe s’il est démontré "in fine" qu’ils n’y étaient pour rien. Quelqu’un doit payer, quelqu’un doit prendre la colère comme on prend la foudre, quelqu’un doit expier, afin que les autres puissent déverser leur haine, se soulager de leur mauvaise bile et se croire, eux, irréprochables. »

Andrea de dos
8
12.

Andrea de dos

Sortie : 6 janvier 2022 (France). Roman

livre de Michel Jullien

Philou33 a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Extraits non utilisés dans le commentaire :

« Ils [les coups de klaxon] n’avertissent pas, ils sont plutôt l’affirmation prioritaire de chaque individu et l’expression innée d’une joie aux contrevenances : bien placé, bien corné, un moindre coup de klaxon est capable d’en redire à un feu rouge. »

Dans la foule ...
« Plutôt que de marcher on se rattrape sans cesse ; on tomberait sans tous ces corps étayant l’avancée, alors une bonne chose est de rire ensemble, comme si l’euphorie de la peur prévenait la chute. »

Avant le départ on délègue ses vœux ...
« Les vieux sont venus sur la ligne de départ pour donner leur procuration, élire le bon candidat, lui remettre leur vœu. […] lorsque enfin ils se décident, un conciliabule s’engage avec le mandataire. Ce temps de palabre ajoute à l’engorgement, c’est long, les recommandations interminables, des caresses, des bénédictions, de longs regards, des prières palmaires, des instructions avant de confier le morceau de papier dérisoire, trois fois plié avec dedans, leur supplique à Notre-Dame de Jabuti. »

Les vœux ne sont pas qu'en papier ...
« On voit de tout. Un pêcheur : il a sur la tête une maquette de bateau, en bois, naïve, peinte, travaillée tout au long de l’année, une simple barque ou tout un caboteur. Autre pêcheur avec un guideau sur l’épaule renfermant un vrac de poissons travaillé dans du stuc. Et encore un, il charrie un moteur, un Mercury sculpté dans un bloc de polystyrène. Voici une famille, l’homme tient sous le bras la réplique d’une maison, toiturée, portes et fenêtres, une maison telle qu’il la voudrait dans l’année… »

Une procession pittoresque ...
« L’important c’est le tintouin, le barouf, le potin revigorant. Et mieux, en bonus sonore, quelques processionnaires cheminent avec dans le dos un grand radiocassette à plein régime – pour des musiques, pour suivre un match de football – . »

Des haltes langoureuses ...
« Devant l’estrade évoluaient des couples étreints, hors pèlerinage, décrivant moins de déplacements sur la piste de dance que de contorsions du bassin, des cercles moelleux, les hanches siamoises animées d’une même figure giratoire : l’un des partenaires poussait ses reins dans un mime impudique quand l’autre se cambrait au-delà du naturel, comme une grossière singerie. »

L'Embuscade
7.6
13.

L'Embuscade (2021)

Sortie : 25 août 2021. Roman

livre de Émilie Guillaumin

Philou33 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le mari de la narratrice, est mort ou disparu en opération en Syrie avec plusieurs camarades décédés. Les veuves se rendent sur les lieux du conflit.
Deux mondes s’affrontent :

« Ce que je saisissais surtout depuis que j’étais ici, c’est que les journalistes, mais aussi Myriam, Catherine et Marc, faisaient fausse route à vouloir appliquer à la guerre les règles de la paix. À plaquer sur un monde de rigueur et de danger les recettes caricaturales d’une société civile ayant perdu le goût du sang. »

L’autrice, prend fait et cause pour l’armée avec une bonne pincée de mépris condescendant pour le pauvre "pékin" dégénéré.

===oo0oo===

« Trois jours en Syrie m’avait suffi pour comprendre que jamais Cédric n’aurait quitté l’armée. Il était mordu. Peut-être parce qu’il était issu d’une famille sans histoire et sans Histoire. Son enfance et son adolescence avaient été ordinaires comme celles de ses parents et, probablement de ses grands-parents. Avant de s’engager dans l’armée, Cédric avait vécu l’ennui de ces jours trop lents qui avaient composés ces années trop longues, comme un drame insupportable dont il lui avait absolument fallu se soustraire, sous peine de crever. Il lui fallait racheter la faute de cette famille modeste qui se contentait d’exister sans vivre et dont les membres rejoindraient bientôt la cohorte de ceux qui disparaissent un jour sans laisser de traces.
Cédric voulait devenir un héros. Quitte à en crever, quitte à ce qu’on le marque au fer rouge, qu’on lui maintienne la tête sous l’eau croupie d’une vieille bassine en fer pour qu’il crache l’inavouable. Quitte à faire du reste de sa vie un océan de douleur. »

Bravo. C’est beau ! C’est grand ! C’est généreux… mais c’est con !

===oo0oo===

Comme pour confirmer la Gloire du Valeureux Guerrier :

« Les hommes du Treize[*] ont une expression pour désigner ceux qui reviennent psychologiquement abimés de mission. Ils disent qu’ils sont "fissurés". C’est dit sans méchanceté. Il s’agit d’un simple constat. Pour évoquer celui qui marche la nuit au lieu de dormir, celui qui ne supporte plus les cris de ses enfants, celui qui vérifie quatre fois que la porte de la maison est verrouillée avant d’aller se coucher, celui qui fixe le plafond jusqu’à assèchement total de la rétine. Fissurer. On imaginait la cicatrice mal refermée. L’entame d’une intégrité. »

Sans doute est-ce un mal nécessaire, "quitte à faire du reste de sa vie un océan de douleur"…
[*] 13e Régiment de dragons parachutistes

La (Re)localisation du monde
14.

La (Re)localisation du monde

Sortie : 6 mai 2021 (France). Politique & économie

livre de Cyrille Poirier-Coutansais

Philou33 a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Notes non publiée dans le commentaire.

On peut stocker de l’électricité sous forme d’eau (?!…) à l’image de ce que réalise la société STEPSol en Corse :

« Les panneaux photovoltaïques alimentent les usagers en électricité tout en dégageant un surplus qui actionne une pompe transférant l’eau d’un premier bassin vers un second, situé plus haut, qui la libérera au coucher du soleil afin d’actionner des turbines fournissant du courant pendant quatre à onze heures. »

Le technicien que je suis en est resté émerveillé !...

===oo0oo===

La maison en bois, ça marche ! C’est écolo et ça tient chaud l’hiver :
La part du bois dans la construction tourne aujourd’hui autour de 20 % en suivant partout le même schéma :

« D’abord des bâtisses confidentielles, un peu anonymes, de deux ou trois étages maximums, puis des bâtiments symboliques – la "Brock Commons Tallwood House" à Vancouver, au Canada ou les tours "Silva" et "Hyperion" à Bordeaux – avant de s’attaquer à de grands volumes – le Village olympique… »

https://www.soprema.ca/fr/realization/brock-commons-tallwood-house-residence-pour-etudiants/
https://www.egis.fr/action/realisations/projet-silva-une-tour-en-bois-bordeaux
https://www.eiffageconstruction.com/metiers/realisations/tour-bois-hyperion

===oo0oo===

La Belle et Grande Amérique n’a pas fini de nous émerveiller :

« … Vient le brevet, les États-Unis admettant que le vivant, à l’exception de l’être humain [pour l’instant ?], puisse en faire l’objet dès les années 1980, suivis par la plupart des pays du monde. Sont aujourd’hui brevetables les inventions sur des végétaux, des animaux, ainsi que les séquences de gènes : si on ne peut breveter une souris par exemple, on peut breveter les gènes que l’on aura modifier chez elle, les cellules qui les contiennent ainsi que le procédé utilisé pour les modifier. »

No comment !...

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On n’arrête pas le progrès : livrer les colis le jour de la commande. Comment ?
Une nouvelle fois, il se pourrait que Bordeaux ait l’honneur (ou le déshonneur) d’inaugurer la livraison de colis par drones :

« Le projet Pélican a ainsi embarqué Cdiscount qui teste ce mode de transport entre sa base logistique de Cestas, en périphérie de la cité girondine, et un terminal situé en haut d’une tour, en centre-ville […] ces drones pourraient être opérationnels en 2023. »

Il va falloir sortir couvert !

Où est le sens ?
7.9
15.

Où est le sens ? (2020)

Sortie : 17 octobre 2020 (France). Essai

livre de Sébastien Bohler

Philou33 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Dans un monde rempli d’inconnus, le cerveau a dû trouver une solution pour former des prédictions sur le comportement de ses semblables : « le rituel ».

Qui n’a jamais vu Rafael Nadal avant chaque engagement ? :

« Nadal commençait par remonter l’arrière de son short, puis nettoyait rageusement la ligne avec sa chaussure, tapotait ses deux semelles avec le tranchant de sa raquette, soulevait l’épaule gauche de son T-shirt, puis la droite, puis se touchait le nez, puis l’oreille gauche, puis de nouveau le nez, puis l’oreille droite. À ce moment précis, il était prêt à servir. »

Attention, il ne s’agit pas de TOC, car il ne le fait qu’un seule fois (par engagement) et cela suffit à apaiser l’anxiété suscitée par l’incertitude du point qu’il va devoir jouer contre son adversaire.
Elle est là la FORCE de Rafa ?...

La Carte postale
7.9
16.

La Carte postale (2021)

Sortie : 18 août 2021. Roman

livre de Anne Berest

Philou33 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Livre autobiographique.
Anne, l’auteure se questionne sur sa judéité, sa mère est juive (athée), son père ne l’est pas :
« Et des idées s’affrontaient dans ma tête. Pile, la lutte contre toute forme d’héritage patrimonial. Face, la révélation d’un héritage judaïque transmis par la mère. Pile, l’égalité des citoyens devant la loi. Face, le sentiment d’appartenance à un peuple élu. Pile, le refus de toute forme d’"inné". Face, une affiliation désignée au moment de la naissance. Pile, nous étions des êtres universels, citoyens du monde. Face, nous tirions nos origines d’un monde aussi particulier que fermé sur lui-même. Comment s’y retrouver ? »
Une religion « sparadrap » qui colle à la peau…

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Anne, juive non pratiquante, se retrouve un soir, autour d’une table pour fêter "Pessah", où elle ne fait que mimer les gestes des autres convives, elle est prise par la ferveur :

« Le temps était comme aboli, j’ai ressenti un émerveillement, la chaleur d’une joie profonde qui venait de loin. La cérémonie me transportait dans un temps ancien, j’eus la sensation de sentir des mains se glisser dans les miennes. Les doigts de Nachman [le grand-père], râpés comme les racines d’un vieux chêne. Son visage s’est penché vers moi au-dessus des bougies pour me dire : – Nous sommes tous les perles d’un même collier. »

L’enchantement de la communion…

Trop noir, trop blanc
17.

Trop noir, trop blanc

Une enfance sud-africaine dans la peau d'un Métis

Sortie : 8 avril 2021 (France). Essai

livre de Trevor Noah

Philou33 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

L'Afrique du Sud, le pire exemple du racisme.

Il est apparu plus judicieux de maintenir toutes les langues autochtones et de remplacer les écoles missionnaires par des écoles bantoues :

« Une langue commune dit “Nous sommes les mêmes”. Une barrière de langues dit “Nous sommes différents”. Les architectes de l’apartheid avaient bien compris ça. Une part de l’effort entrepris pour diviser le peuple noir consistait à s’assurer que nous ne serions pas seulement séparés physiquement, mais aussi à travers la langue. […] C’est la raison pour laquelle nous sommes tombés dans le piège que le gouvernement nous avait tendu et que nous nous sommes battus entre nous, croyant que nous étions différents. »

Diviser c'est régner...

L'Art de faire confiance
18.

L'Art de faire confiance

Pour un nouveau contrat entre la science et les citoyens

Sortie : 26 août 2020 (France). Document, Sciences

livre de Mathieu Farina et Elena Pasquinelli

Philou33 a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Un peu de modestie, s’il vous plait :

En effet,
« Il est nécessaire de posséder un certain nombre de connaissances sur un sujet pour savoir… tout ce que l’on ne sait pas. »

Et,
« Au lieu de favoriser la modestie, le manque de connaissances produit une illusion de savoir. »

Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs.
19.

Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs.

Sortie : 5 novembre 2020 (France). Essai, Sciences

livre de Sylvia Ekstrom, Javier G. Nombela, Michel Mayor et Sylvia Ekstrom

Philou33 a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Tant de difficultés technologiques et médicales se dressent sur la route de Mars…

« Dès lors, au lieu de perdre notre temps à imaginer des mondes meilleurs loin d’ici, pourquoi ne pas investir toute notre énergie et ces moyens à remettre en état le nôtre ? »

Nous sommes devenus fous et mégalomanes :

« Selon SpaceX, le projet [de mettre en orbite 94 000 satellites !] répond à un besoin suscité par la croissance des nouveaux usages d'internet tels que les jeux vidéo en réseau et les appels en visioconférence. »

Reprenons nos esprits…

« Il est temps de cesser de nous comporter comme des enfants gâtés exigeants tout, tout le temps, tout de suite, et traitant la Terre comme si elle était un supermarché à notre disposition exclusive. Avant qu’il ne faille nous rebaptiser "Homo avidus", retrouvons la dignité de vrais Homo sapiens. »

L'homme préhistorique est aussi une femme
7.5
20.

L'homme préhistorique est aussi une femme (2020)

Une histoire de l'invisibilité des femmes

Sortie : 1 octobre 2020. Essai, Histoire

livre de Marylène Patou-Mathis

Philou33 a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

La misogynie remonte à loin :

Pour Aristote,
« Un mâle est mâle en vertu d’une capacité particulière, une femelle est une femelle en vertu d’une incapacité particulière. »

« C’est dans "L’Iliade" qu’a lieu l’invention de la virilité, cet idéal physique et moral qui dote les individus de sexe mâle d’une supériorité irrécusable, celle qui s’exprime dans la raison, inaccessible aux femmes. »

Épiphane de Salamine (Evêque, vers 400), qui sait apprécier le beau sexe :
« Les femmes constituent une race faible, à laquelle on ne peut faire confiance, et d’intelligence médiocre. »

Thomas d‘Aquin (1225-1274) :
« La femme est un homme raté »

Jean-Jacques Rousseau (1762) :
« … Ainsi toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, leur être utiles, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des femmes dans tous les temps et ce qu’on doit leur apprendre dans l’enfance. »

Emmanuel Kant (1724-1804) :
« Les femmes ne sauraient embrasser les sciences, ces dernières relevant d’un "entendement sublime". »

Arthur Schopenhauer (1788-1860) :
« Les femmes sont puériles, futiles et bornées. Elles demeurent toute leur vie de grands enfants, une sorte d’intermédiaire entre homme et enfant […] La raison débile de la femme ne participe ni à ces avantages ni à ces inconvénients ; elle est affligée d’une myopie intellectuelle… »

Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) :
« En elle-même la femme n’a pas de raison d’être ; c’est un instrument de reproduction qu’il a plu à la nature de choisir de préférence à tout autre moyen. »

Etc. etc...

La préhistoire - Vérités et légendes
8.1
21.

La préhistoire - Vérités et légendes

Sortie : 27 août 2020 (France). Sciences, Document

livre de Eric Pincas

Philou33 a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

La naissance d’un sentiment religieux :

« L’angoisse de la mort est universelle et immémoriale. L’homme, conscient de sa propre finitude, a dû apprendre à l’apprivoiser pour parvenir à mieux vivre avec. […] Alors, pour rendre supportable l’insupportable, il a fallu s’armer, se constituer un véritable arsenal mental : poser des mots pour apaiser la douleur, recourir à des croyances et à des rituels pour repousser le néant, tendre des ponts vers l’au-delà, rêver d’éternité. »


Les guerres ? Les batailles ?

« Les vestiges enfouis dans la terre racontent une tout autre histoire : pas une trace de massacre de masse au paléolithique ! »

« Avec l’apparition, au Proche-Orient, des premières cités au VI° millénaire avant notre ère, la fréquence des conflits va s’accroître de manière exponentielle, les hommes s’affrontant par idéologie, désir de conquête, soif de domination ou fanatisme religieux… »

Ailleurs
22.

Ailleurs

Guide de la vie estraterrestre, des planètes habitables, de l'antimatière et des voyages dans l'espace

Sortie : 5 juin 2020 (France). Document, Sciences

livre

Philou33 a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

La vie, venue d’ailleurs ?

« …des morceaux de la planète rouge atterrissent régulièrement sur Terre. À ce jour, les scientifiques ont identifié environ 150 météorites de Mars, dont la distinction est révélée par leur signature chimique. »

« Les formes de vie extraterrestre seront très différentes des nôtres. Nous aurons tellement peu de points communs avec elles que l’on aura beaucoup de mal à réaliser qu’il s’agit effectivement de formes de vie et à trouver un moyen de communiquer avec elles. »

« La majeure partie de la vie dans notre galaxie se trouve[rait] sur des planètes voyous qui ont été éjectées de leur étoile. »

« Les auteurs chrétiens fondamentalistes disent dans leurs écrits qu’il n’y a pas de vie ailleurs, parce que s’il y en avait une, Dieu en aurait parlé dans la Bible. »

Impossible
7
23.

Impossible (2019)

Impossibile

Sortie : 20 août 2020 (France). Roman

livre de Erri de Luca

Philou33 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Je ne suis pas athée. Je suis un homme qui ne croit pas. »

« [L’athée] s'exclut de l'expérience de vie de bien des hommes. Dieu n'est pas une expérience, il n'est pas démontrable, mais la vie de ceux qui croient, la communauté des croyants, celle-là oui est une expérience. »


« En grimpant, […] j'entre dans un lieu vide ou très peu fréquenté. […] Là-haut, je me trouve en situation d'hôte, mais pas d'invité. »

Dans la tête d'un chat
7.5
24.

Dans la tête d'un chat

Sortie : 12 février 2020 (France). Essai

livre

Philou33 a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pas croyable !

« L’Australie est connue pour abriter de féroces animaux : requins, crocodiles mais aussi les serpents les plus venimeux du monde. Et pourtant, les bêtes les plus dangereuses au pays du kangourou, ce sont... Les chats ! Chaque année, ils tuent plus de trois milliards d’animaux, essentiellement des espèces endémiques. »

Observez-les bien :

« [Ces gens qui] n’entrevoient pas le moindre signe d’intelligence chez les animaux alors qu’ils n’ont jamais eu la chance de les observer ».

L'allègement des vernis
7.5
25.

L'allègement des vernis (2023)

Sortie : 12 janvier 2023. Roman

livre de Paul Saint Bris

Philou33 a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« En restaurant La Joconde, vous êtes à peu près sûrs de capter chaque année onze à douze millions de visiteurs avides de voir et revoir le chef-d’œuvre, de faire parler du Louvre comme jamais depuis le cambriolage de 1911, de susciter un débat profond dans l’opinion. Il n’y a pas à notre sens de meilleure solution pour faire venir le public en nombre. »

« Visiter un musée participait du statut social, un marqueur fiable d’un lifestyle éclairé comme la dégustation de jus pressés à froid ou le port d’une montre connectée. À condition de pouvoir en témoigner. Les réseaux sociaux étaient là pour ça. »

« Il y a un moment – et il vient assez vite – où vous ne savez pas qui est le groupe qui s’affiche en lettres rouges au fronton de l’Olympia. Vous n’en avez jamais entendu parler et vous vous en foutez royalement. Il y a un moment où le visage de l’égérie Chanel en quatre par trois dans le métro ne provoque aucun stimulus dans votre cerveau si ce n’est une admiration distraite pour la géométrie de ses traits. Vous ne le reconnaissez pas. Néant. Il y a un moment où des pans entiers du langage vous échappent. »

« Il voyait bien que ses contemporains peinaient à dépasser une appréciation purement esthétique de la peinture, et que dans la plupart des cas, les œuvres, si belles soient-elles, demeuraient dépourvues de sens. »

« Quand il évoque la patine d’une œuvre, Brandi est pris entre deux feux. D’un côté, il la considère comme un fait historique, elle est la trace du temps et il convient de conserver ce témoignage. Mais en même temps, il définit ce qu’il appelle l’instance esthétique, l’aspect esthétique de l’œuvre, comme étant prioritaire : l’œuvre doit rester lisible. Et dans ce sens, des vernis oxydés nuisent à sa compréhension. Pour complexifier encore, il explique que, si on enlève la patine, la matière l’emporte sur l’image. Pour lui, la patine est une sourdine qui garantit à l’œuvre un équilibre et harmonise ses tons, laissant la matière à sa place de matière. »

Son odeur après la pluie
7.5
26.

Son odeur après la pluie (2023)

Son odeur après la pluie

Sortie : 29 mars 2023. Roman

livre de Cédric Sapin-Defour

Philou33 a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Ubac, envahissant ? Non, à sa place :
« N’y a-t-il plus de place pour d’autres réchauffements ? Les amis sont là, la famille, les compagnons de jeu et je ne me retire pas d’eux, je les côtoie, comblé qu’Ubac ait intégré ces groupes à la place qui est la sienne et qu’il remplit à merveille : à proximité du centre. » (P. 138)

Ubac, jaloux ? Un peu :
« Ubac n’oublie pas d’exprimer son goût de l’exclusivité sombrant franchement dans la régression, refaisant ses besoins à l’intérieur – une préférence pour le seuil de la porte de notre chambre au petit matin –, se découvrant une passion solide pour la coprophagie… » (P. 148)

Et les vétérinaires, dans cette histoire ?
« Ils baladent leur compétence scintillante au travers d’un joli désordre qui miaule, aboie, pue, chante, crie et jamais ne remercie. Le soir, ils saluent leurs aides vétérinaires, montent dans leur voiture qui n’est pas grosse, qui n’est pas noire et qui n’a pas sa place réservée au professeur trucmuche et ils rentrent chez eux le plus à la campagne possible. » (P. 163)

Ubac, un confident ?
« Ubac connaît tout de ma vie, l’entière demeure, et j’ignore par quel fluide il sait mieux que moi comment je vais. […] Il n’y a pas de mise à nu plus délectable qu’être couvert de cette compagnie dont je n’ai toujours pas décodé la magie : l’autre est là qui nous aide à goûter plus encore à ce moment de solitude dont je découvre sur le tard qu’elle est partageable. » (P. 182)

Philou33

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