Lectures 2017

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15 janvier 2017

On commence avec une épopée de 500 pages, pour être bien sûr de perdre le défi...

Après la magnificence du Mahabharata, je dois avouer que je m'attendais à aussi bien, si ce n'est mieux, de la part de la seconde grande épopée de l'Inde. En vérité plus proche du conte de fées, le Ramayana, ou du moins ce (long) condensé de Demetrian, contient plus de faiblesses que son récit-frère. Moins enthousiasmé durant une grande partie de l'aventure, j'ai toutefois été conquis par la fin, aussi grandiose qu'amère, source de nombreuses réflexions.

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20 janvier

Complète le film de manière idéale. Ecrit en parallèle de l'oeuvre de Kubrick, ce roman permet d'approfondir considérablement le scénario qui se terminait volontairement en mystère selon la volonté du réalisateur. Sans trahir cette conclusion mystique, Clarke mêle dans la version littéraire folie et cohérence scientifique en une apothéose SF.

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25 janvier

Une grosse vingtaine de très courtes nouvelles, à la frontière entre la vie quotidienne et le fantastique. L'étrange, le bizarre, l'inquiétant interviennent rarement du fait du surnaturel mais bien plutôt de la nostalgie de l'Homme, de sa peur du vide, de la solitude et de la mort. A grignoter à tout moment de la nuit pour se créer de courtes parenthèses de vertige.

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28 janvier (relecture)

Cette relecture a si bien permis à la pièce de remonter dans mon estime, que je passe de 7 à 8. Les personnages, qui me semblaient si incohérents au début de la pièce, ont bien voulu cette fois me révéler quelques-uns de leurs secrets, maintenant que j'ai compris la nécessité de la concision théâtrale.

La scène 3 de l'acte IV me semble toujours le meilleur passage que j'ai lu de Shakespeare: dispute acharnée, réconciliation fraternelle, bonté, mélancolie extrême et apparition fantastique, le tout en quelques pages... du grand art.

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31 janvier

Des nouvelles choisies sans réelle thématique, si ce n'est qu'il s'agit de nouvelles de jeunesse. 3 grandes réussites (le mystique "Le Grand O", le drôlissime "Service avant achat" et le très x-menien "Consultation Externe"), côtoient 7 nouvelles sympathiques et une seule assez faible ("Expédition de surface", trop lente et banale).

Un livre toutefois pas si idéal pour se rendre compte de la manière dont Dick est parvenu à réinventer peu à peu la vieille SF des pulps (en y instillant de la philosophie, de l'ironie, et du pessimisme visionnaire) avant l'explosion de sa maturité.

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18 février

Une de mes lectures les plus pénibles (et qui donc m'a bien fait perdre mon rythme de lecture)... pas à cause de Pindare lui-même mais de la traduction de Jean-Paul Savignac qui est la seule façon de lire Pindare en français aujourd'hui. Traduction qui, en tentant de retrouver au plus près le rythme et la construction du grec ancien, aboutit à un chaos souvent incompréhensible et extrêmement fatiguant.

Suis-je bête, c'est de la poésie: brisons toutes les règles du français, c'est tellement artistique...

Sinon, concernant Pindare lui-même, le livre propose en majeure partie ses épinicies qui nous sont parvenues intactes, odes triomphales célébrant la victoire d'athlètes aux Jeux panhélléniques. Mise en valeur de la vertu, de la joie et de l'ordre cosmique au travers de l'histoire des dieux et des héros. constituant ainsi avec Homère et Hésiode le plus ancien témoignage mythologique qui nous soit parvenu.

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26 février

Trois nouvelles intimement liées et qui constituent le prologue du Cycle des Epées, l'une des plus connues et plus anciennes oeuvres de fantasy, écrite par Leiber pendant cinq décennies (années 1930-1980). On fait ici les présentations de nos héros, le Souricier Gris et Fafhrd, en expliquant leurs origines et les circonstances de leur rencontre.

Le travail sur l'ambiance, assez recherchée et étouffante, pallie en partie au manque d'événements marquants (que ce soit au niveau des bastons ou de l'aventure en général). L'histoire se tient et ne manque ni de noirceur ni de traits d'humour, mais les enjeux ne sont pas particulièrement passionnants, même s'ils n'ennuient pas non plus.

Le livre parvient cependant à accomplir son taf: celui de donner envie au lecteur de passer aux choses sérieuses avec le volume suivant maintenant que l'univers, jalonné de magie rampante et de beuveries dantesques, est installé.

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5 mars (version numérique)

Les poésies d'un des deux grands rivaux de Pindare (l'autre étant l'oncle de Bacchylide, Simonide de Ceos). Agréables mais souvent altérées par le passage du temps, avec de nombreux vers perdus ou douteux...

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10 mars (troisième lecture)

Parfait pour débuter mais aussi quand on a un niveau plus avancé, tant le Yoga y est montré sous un jour holistique (postures, respirations, rêves lucides, relaxation, méditation, style de vie...), Même au bout de trois fois, je continue d'y trouver de nouvelles choses pour améliorer ma pratique du Yoga et de la spiritualité en générale. Un livre à acheter, prêter, offrir et voler pour répandre la Conscience et la sérénité dans le monde.

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11 mars

Divers éléments qui semblent repris de son roman précédent, Les Chaines de l'Avenir. Mais là où ce dernier était assez foutraque, on se retrouve ici avec une histoire qui tient la route et qui propose plusieurs moments de solide suspens. L'idée d'un gouvernement futuriste basé sur le jeu et le hasard est rafraichissante et permet des réflexions assez originales, même si pas toujours assez approfondies.

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23 mars (relecture)

Un beau mélange d'absurdité et de noirceur, pour la pièce la plus nihiliste que j'ai pu lire dans le répertoire de Shakespeare.

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25 mars

Le néophyte n'y verra que du feu, mais celui qui a déjà un pied (ou les deux) dans le yoga se posera la question: est-on vraiment face à du pranayama ?

Les rythmes respiratoires ne correspondent pas à ceux des textes traditionnels mais les postures peuvent peut-être contribuer à l'ouverture de la cage thoracique... même si là encore, on se demande quelle est la source justifiant l'appellation un brin pompeuse du livre. Un professeur de yoga m'a fait une mauvaise publicité de Lonchant, alors sans doute vaut-il mieux voir ailleurs.

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30 mars (offert à l'achat de deux livres folio)

Un essai sur l'amitié qui se partage entre des réflexions sur des amitiés célèbres, pas très approfondies, et sur des éléments autobiographiques, les meilleurs passages du bouquin, tendres, nostalgiques, pleins d'humanité. Pas de questionnements grandiloquents mais des frissons, parfois, lorsque les mots de l'auteur rejoignent des réalités universelles, forcément vécues par le lecteur.

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8 avril (prêté)

Le titre ne ment pas. Cet essai ne chipote pas et nous renvoie à l'image primordiale du mâle. Sans caricature mais sans concession non plus. C'est une bouffée d'air frais dans cette époque de pensée féministe dominante et il faut encourager ce genre de contradictions pleines de bon sens pour éviter la dictature de la pensée, de moins en moins conciliante avec les hommes, justement.

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27 avril

L'Afrique vu par un Africain... Si vous vous attendiez à un résultat conciliant, passez votre chemin ! Acerbe, l'auteur s'en prend autant aux Blancs qui font n'importe quoi de leur colonisation qu'aux Noirs qui sont souvent décrits comme des incapables. Tout le monde est violent et cupide dans cette caricature de l'épopée d'un dictateur imaginaire, servie par une verve vivante et généreuse... parfois trop généreuse au risque de devenir assez répétitive et étouffante, alors que s'installe un désespoir sans limite que ne parvient pas à cacher l'humour de l'auteur.

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1er mai

Première fois avec Kafka et impression assez mitigée, même si le positif l'emporte, de peu. Un fantastique qui s'appuie sur des subtilités, des détails, volontairement alourdis par l'auteur, jusqu'à l'étouffement. Les conclusions, d'une banalité effarante, renforcent la frustration que l'on peut sentir à la lecture.

Mais rien que pour la nouvelle "Le Terrier", malheureusement inachevée, petit chef-d’œuvre de paranoïa, la lecture de ce livre valait le coup.

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9 juin

La cristallisation alchimique de tout ce qu'est le Hatha-Yoga, c'est à dire la rencontre du Yoga avec le tantrisme, dans le but de transmuter son corps et son esprit pour l'Immortalité. Postures, respirations, hygiène de vie et méditations semées comme autant de graines dans le champ de la Libération. Pour ne rien gâcher, un solide appareil critique explicite bon nombre de zones d'ombre, même si le tout reste très pointu.

Indispensable pour tout yogi déjà assez avancé dans la Voie. A éviter pour les débutants.

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30 août

Une somme impressionnante (plus de 700 pages), érudite et poétique, par moment presque trop complète, trop foisonnante (surtout vers la fin). Des royaumes achéens aux monarchies hellénistiques en passant par l'Athènes de Périclès, Pierre Lévêque a accompagné ma longue documentation sur la civilisation grecque.

En effet, le manque d'illustrations et de cartes (même s'il y en a dans le livre, elles ne sont pas toujours pertinentes) peut être comblé grâce à la magie d'Internet. "L'Aventure grecque" contient suffisamment de pistes pour vous aider à approfondir ce qui doit l'être. Malgré son âge, ce livre reste un ouvrage de référence.

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4 septembre

Transcription d'une conférence de Freud dans une université américaine qui propose un résumé d'une redoutable efficacité de ses trois premiers ouvrages importants (L'interprétation des rêves, Psychopathologies de la vie quotidienne, Trois essais sur la théorie sexuelle).

Porte d'entrée parfaite dans la découverte de la psychanalyse. Quant à ceux qui ont déjà lu ces trois ouvrages, ils apprendront ici de nouveaux développements pour le moins intéressants.

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9 septembre

Encore des nouvelles de Dick assemblées sans aucune cohérence, que ce soit chronologique ou thématique. Et, une fois encore, ce sont loin d'être les meilleures qui sont ici sélectionnées, à part "Nanny" avec sa critique visionnaire de l'obsolescence programmée et "Le père truqué" qui a inventé la thématique des clones extraterrestres avant "L'invasion des profanateurs". Quant à "Paycheck", c'est une course-poursuite assez haletante et subtile mais qui n'exploite peut-être pas assez son idée de base géniale.

Même si le moins bon de Dick reste très plaisant à lire, ne surtout pas commencer sa découverte de l'auteur par ce recueil, au risque de ne plus trop avoir envie d'y revenir. Ce serait dommage. Vraiment dommage.

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15 septembre

La première fois que Dick se lâche vraiment. C'est dingue, c'est baroque, c'est bourré d'idées. Dommage que les personnages soient parfois un peu incohérents ou mal exploités et que certaines scènes soient si mal écrites (alors que d'autres "sonnent" particulièrement juste) parce qu'on tenait là quelque chose de potentiellement génial.

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23 septembre

Comédie plus complexe et plus noire que le premier niveau de lecture le laisse supposer, elle fait partie des dernières comédies de Shakespeare au ton le plus volontairement anti-pétrarquiste: ici, l'amour physique est consommé et prend donc le pas sur les conventions platoniques de la

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27 septembre

Le plus ancien manuscrit européen jamais découvert. Ce papyrus expose un poème orphique primitif et nous permettrait donc de mieux comprendre cette première mystique grecque, notamment la manière dont elle a inspiré les philosophes présocratiques.

Hélas, le texte est si fragmentaire que non seulement la forme n'a rien de bien alléchant à proposer mais, pire, le fond se révèle à mon sens assez décevant puisqu'il n'y a ni mention de Phanès, le Principe Premier (Protogonos) orphique, ni même de Dionysos, qui est juste le cœur de toute cette mystique.

Reste une théogonie finalement assez peu différente de celle d'Hésiode, si ce n'est que Zeus, pour prendre le pouvoir, doit faire une fellation au Ciel. Rien que pour ça, je ne regrette pas ma lecture. Sans compter l'immense valeur archéologique de l’œuvre, tout de même..

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6 octobre

Deuxième opus de la version roman de The Walking Dead, comics dont votre humble serviteur est un fan de la première heure ! Le premier tome était sympathique, bien qu'écrit sans génie, car il dévoilait le surprenant passé du Gouverneur. La trame se poursuit ici et converge lentement vers celle des comics... sauf qu'il n'y a pas grand chose à raconter.

Plat, dépourvu de rythme ou de tension et d'une qualité littéraire toute fonctionnelle, ce livre ne vaut que pour quelques dialogues sympathiques et deux ou trois anecdotes (canoniques car supervisées par Kirkman) qui permettront aux fans d'approfondir leur connaissance de cet univers. Les autres pourront passer outre sans regret.

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7 novembre (format numérique)

Apparition du monothéisme en Occident, abandon de l'arété (excellence, vertu) purement virile des anciens poètes au profit d'une arété de sagesse, prise en compte du doute philosophique, fondation de l'école éléatique (école philosophique de Parménide et Zénon)... Une étonnante richesse jaillit de ces quelques pauvres fragments conservés.

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15 novembre

Première recherche ontologique (interrogation sur l'être) de l'Occident. Parménide utilise dans ce poème - fragmentaire - une langue d'une force toute mythologique pour explorer une divinité finalement simple et intime. D'une grande beauté plastique et conceptuelle... mais forcément un peu court.

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22 novembre (Prêté)

Travail de synthèse d'Anne Morelli, professeure belge, qui fait ressurgir l'analyse oubliée d'un aristocrate anglais pacifiste en 1928. Lord Ponsonby, puisque tel est son nom, en tira des principes d'une simplicité désarmante (hé! hé!) et pourtant universels et intemporels.

Un livre qui devrait passer entre toutes les mains. Un livre qui devrait être étudié à l'école. Pour que l'on cesse définitivement de gober béatement les mensonges des merdias.

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3 décembre

Le moins bon des romans réalistes de Dick que j'ai lus jusqu'ici. Les personnages sont intéressants, beaucoup plus fouillés que dans la plupart de ses récits SF de jeunesse, mais les "péripéties" sont souvent d'un ennui mortel. A ne lire que si l'on est fan de l'auteur.

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27 décembre

Contre toute attente, après la lecture mitigée des trois précédents tomes, je me suis régalé avec ce quatrième opus ! Si Herbert avait toujours exposé le pouvoir divin d'une manière un peu pénible, il le traite ici avec beaucoup plus de subtilité et d'humilité, alors même que son avatar, l'empereur-dieu, n'a jamais été aussi proche de l'omniscience !

Cela ne veut pas dire pour autant que les thématiques de ce tome sont plus simples. Elles sont juste mieux exposées et équilibrées, soutenues par des personnages plus crédibles que par le passé. Je ne regrette pas mes souffrances pour en arriver là !

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31 décembre

Roman beaucoup mieux construit que les précédents Dick, bien plus équilibré, mais moins "fou". La dystopie permet à l'auteur une nouvelle critique du maccarthysme mais reste tout à fait pertinente dans notre société actuelle de bienpensance et de censures.

Ainsi je finis de justesse l'année avec le 4ème roman de Dick prévu dans mon programme.